Quatre poulains issus d’embryons génotypés

L’objectif est ambitieux, puisqu’il vise la connaissance du développement de l’embryon et la maîtrise de la reproduction des animaux d’élevage. Il ouvre également des perspectives sur la connaissance des caractéristiques d’un poulain à naître. Cela constitue un atout dans une filière équine où les enjeux financiers liés aux chevaux sont élevés.

La technologie a été mise au point à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Nouzilly (Indre-et-Loire) l’été dernier, selon un communiqué de l’Inra et de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) daté du 10 juin dernier. Le génotypage des embryons a permis d’analyser le génome sur le critère du sexe « dans un objectif de preuve de concept ». Puis, les embryons ont été cryoconservés dans de l’azote liquide. Le transfert de plusieurs embryons a été réalisé à la jumenterie du Haras national du Pin (IFCE), dans l’Orne.

Préserver la biodiversité des races

« Ce partenariat se concrétise aujourd’hui par la naissance de poulains en bonne santé », se félicitent les deux institutions. Les quatre animaux, nés en mai dernier, sont du sexe attendu. C’est une première en Europe, car la technique de cryoconservation des embryons est difficile à mettre en œuvre chez les équidés, contrairement à d’autres espèces de rente. L’objectif de la préservation de la biodiversité des races est également pointé avec cette possibilité de conserver des embryons au froid.

Le génotypage ouvre déjà des perspectives autres que le sexage, pour les recherches sur les maladies génétiques, « ou éventuellement, dans le futur, sur d’autres caractères comme ceux liés à des traits de comportements, tels que l’émotivité ou la sociabilité. Prévoir les caractéristiques d’un poulain à naître constitue un atout important pour la filière équine », expliquent l’Inra et l’IFCE.