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Formation
Auteur(s) : Hélène Rose
Des calcifications peuvent être visibles lors de radiographie abdominale chez le lapin, notamment au niveau de la vessie ou de l’utérus, même si d’autres localisations sont possibles. Une bonne interprétation des clichés radiographiques nécessite de connaître l’anatomie normale de cette espèce (voir encadré 1).
En raison du métabolisme spécifique du lapin vis-à-vis du calcium (voir encadré 2), la sablose vésicale est fréquente et ne résulte pas seulement d’un problème nutritionnel. À la radiographie, elle se présente comme une condensation uniforme radio-opaque qui occupe toute la vessie, tandis qu’un calcul vésical est délimité et rond. La sablose et les calculs sont systématiquement radio-opaques chez le lapin. L’une des causes évoquées pour expliquer la présence de calculs est le manque d’exercice, qui entraîne une stagnation du sable vésical, alors que la marche favorise sa mise en suspension. La faible consommation d’eau des lapins favorise ce phénomène, d’autant que le foin qui leur est distribué est beaucoup plus sec que l’herbe fraîche qu’ils consomment dans leur milieu naturel. Les calculs rénaux ont la même étiopathogénie. Les calculs urétéraux sont plus difficiles à repérer à la radiographie, car ils forment de petits points noyés dans la masse digestive. Le diamètre de l’urètre pelvien est de 0,5 mm chez le mâle comme chez la femelle, ce qui est assez large par rapport à d’autres espèces. Des calculs de taille importante peuvent donc y être bloqués.
Même si la sablose ou les calculs ne sont pas seulement liés à un problème d’apport en calcium, il convient cependant de prendre garde à l’alimentation et à l’abreuvement. Des formulations spécifiques pauvres en calcium existent dans le commerce. Les aliments à éviter en priorité sont les végétaux riches en calcium, tels que le pissenlit ou la luzerne. L’eau de boisson doit être également régulée. L’eau de source faiblement minéralisée est recommandée. L’exercice régulier, la marche en laisse par exemple, est aussi un bon facteur de prévention. Il est par ailleurs nécessaire de toujours examiner les dents de l’animal, car l’usure de l’émail dentaire participe à la régulation du calcium sanguin.
De petites calcifications ectopiques repérées à la radiographie ont souvent une origine paranéoplasique. Elles évoquent notamment la présence d’une tumeur utérine, fréquente chez la lapine à partir de 3 ans. La calcification est susceptible de se situer directement sur l’utérus. Le traitement est alors chirurgical.
La présence de calcifications osseuses (exostoses) et d’une calcification de l’aorte visible à la radiographie doit conduire le praticien à rechercher une insuffisance rénale.
La concentration sanguine de l’urée est la première à augmenter chez le lapin lors d’insuffisance rénale. Elle est suivie de celles du calcium, puis de la créatinine. Le calcium accumulé forme des complexes qui se déposent notamment sur l’aorte, car sa paroi a une forte affinité pour ce calcium complexé.
L’administration de mélange vitaminique (de type Tonivit®) lors de baisse de forme chez un lapin doit être raisonnée. Ainsi, lors d’insuffisance rénale, l’apport de vitamine D favorise une hypervitaminose qui aggrave la situation.
> Le rein droit est positionné au niveau des corps vertébraux T13 et L1. Sa visualisation, sur une vue de profil ou de face, est souvent gênée par l’estomac, qui le dissimule. Le rein gauche est plus caudal, en général situé entre L3 et L5. Flottant, il est entouré de graisse péritonéale et, chez un lapin obèse, peut même être déplacé ventralement. La longueur normale d’un rein est de 1,25 à 1,75 fois celle d’un corps vertébral.
> La vessie est positionnée ventralement au côlon et à l’utérus chez la femelle. L’utérus n’est pas visible physiologiquement. Chez le mâle, lorsque les testicules sont rétractés en position intra-abdominale, ils sont placés dorso-cranialement à la vessie.
> Le métabolisme du lapin est orienté vers l’absorption du calcium ingéré. Celui-ci est indispensable pour assurer la croissance continue des dents. Cependant, de nombreux lapins domestiques n’usent pas assez leurs dents. Ils absorbent donc trop de calcium par rapport à leurs besoins. Non utilisé, celui-ci se retrouve entièrement dans les urines, sous la forme d’oxalates et de carbonates de calcium.
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