Débats autour de la bactériologie du lait - La Semaine Vétérinaire n° 1589 du 13/06/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1589 du 13/06/2014

Table ronde

Dossier

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

En élevage laitier, les mammites représentent une part importante des troubles de santé. Elles associent des conséquences économiques à un risque pour la santé publique. Une table ronde était organisée avec Bernard Poutrel, Ellen Schmitt Van de Leemput, Jérôme Defachelles (SNGTV) et Philippe Le Page (commission qualité du lait de la SNGTV). Selon les résultats d’une enquête menée par la SNGTV et présentée par Jérôme Defachelles, près de trois praticiens sur quatre réalisent des examens bactériologiques sur le lait, avec 11 bactériologies mensuelles en moyenne. Néanmoins, 64 % d’entre eux ne font jamais d’antibiogramme. Des questions de faisabilité et de rentabilité sont soulevées par les praticiens non rompus à cet exercice.

Un aspect important est souligné : les laboratoires d’analyses doivent disposer d’un agrément pour pratiquer la bactériologie. Pour le moment, un petit vide réglementaire permet aux praticiens de le faire, sans être soumis aux mêmes contraintes. Cependant, il convient d’être prudent et toujours d’éliminer les déchets de manière appropriée.

Quand faire une bactériologie du lait ?

« Quand l’éleveur le demande ! », répond directement Ellen Schmitt. En médecine de troupeau, la difficulté consiste à identifier les animaux représentatifs et éligibles au prélèvement. En général, le choix est subi par le praticien : prélèvement de la seule bête malade ; l’éleveur amène les échantillons au cabinet ; seules les vaches à cellules ou en rechute sont disponibles pendant les visites du praticien ; etc.

Idéalement, le choix s’effectue selon une analyse épidémiologique préalable, si le praticien suspecte des mammites contagieuses ou issues de l’environnement. Il dépend aussi du niveau auquel le vétérinaire veut intervenir : en individuel afin de déterminer un traitement ou dans le cadre d’une analyse du troupeau. Dans ce cas, le choix des animaux et des seuils doivent être décidés par le vétérinaire.

Comment conserver les échantillons ?

Est-il préférable de garder le lait prélevé sous régime du froid à + 4 °C, ou de le congeler à - 20 °C ? Il y a une perte de viabilité lors de congélation, ce qui rend difficile l’isolement des souches. Il s’agit surtout d’une question d’habitudes et de protocoles de diagnostic. Ellen Schmitt est en faveur d’examens immédiats, donc plutôt contre la conservation d’échantillons. Philippe Le page est, quant à lui, partisan de la congélation : « Quand le vétérinaire connaît les limites, il sait les exploiter, insiste-il. Il existe des cryotests qui comportent des milieux prévus pour congeler le lait. »

Que faire d’une bactériologie stérile ?

Lors d’infections aiguës, il y a généralement très peu de bactéries, donc souvent des résultats négatifs. Plusieurs possibilités sont suggérées pour éviter d’obtenir une culture stérile : utiliser un bouillon nutritif pour augmenter la concentration en bactéries ; réaliser des prélèvements matin et soir sur 48 heures ; les staphylocoques ont tendance à s’agréger en grappes susceptibles d’être défaites par congélation puis décongélation ; il est également possible d’augmenter la taille de l’inoculum et d’ensemencer les géloses, non pas avec 10 µl seulement mais davantage (50 voire plus), du moment que la gélose l’absorbe. De plus, les mycoplasmes peuvent être impliqués.

Jusqu’où aller dans l’identification ?

Lorsqu’il s’agit d’une mammite aiguë, avoir l’indication d’une bactérie gram + ou gram – peut suffire à la mise en place d’un traitement. En revanche, « dans les élevages où la qualité du lait est dégradée, il est préférable de savoir quelles espèce et famille sont en cause », explique Ellen Schmitt.

Attention aux antibiogrammes : il n’existe pas forcément de lien entre le résultat et l’efficacité du traitement, ce qui se révèle difficile à expliquer ensuite à l’éleveur. La sensibilité du germe dans la mamelle dépend de sa localisation : lorsque celle-ci est profonde ou quand l’affection est ancienne, le traitement est difficile, même si la souche est qualifiée de sensible à l’antibiogramme.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr