“Vétooutai ?”

Où sont les remplaçants vétérinaires et, plus généralement, les jeunes vétérinaires ? Face à la difficulté particulièrement criante que nous rencontrons à nous faire remplacer cet été, je m’interroge. Aucune réponse à notre annonce parue dans la presse ne nous est parvenue depuis février. Aucun contact non plus du côté des écoles vétérinaires et même de l’université de Liège, habituellement grande pourvoyeuse de remplaçants ! Aucune réaction non plus du côté de Facebook (ne soyons pas ringards, mettons-nous à la page !) dont les jeunes diplômés sont, paraît-il, friands. Et pourtant, notre demande ne semble pas particulièrement farfelue ou indécente.

Nous exerçons dans le Doubs, au sein d’une agglomération de plus de 120 000 habitants, en clientèle exclusivement canine. Nous proposons une clinique très bien équipée et spacieuse, une ASV en permanence pour seconder le vétérinaire, ainsi qu’un logement sur place. Les gardes sont réparties entre les autres confrères. Il reste une garde de nuit par semaine à assurer et un week-end pendant le remplacement de trois semaines. Quant à la rémunération, elle s’aligne sur la grille de la convention collective des salariés.

Une nouvelle fois, je me pose des questions : j’aimerais vraiment comprendre où sont les 400 vétérinaires qui sortent chaque année de nos écoles françaises. Écoles pour lesquelles, au passage, nous versons notre taxe d’apprentissage. Je suggère d’ailleurs à celles-ci de créer un site internet efficace et simple pour diffuser des annonces. Que recherchent les jeunes diplômés ? Est-ce vraiment le plein-emploi ? Dans ce cas, ne faudrait-il pas revoir le numerus clausus ? Sinon, j’ose espérer que tous ne partent pas à l’étranger.

La France, avec ses 63 millions d’animaux de compagnie en 2013, offre tout de même de belles opportunités dans ce métier. Je ne parle pas de l’activité rurale que je connais peu et où les difficultés à recruter semblent encore plus importantes. Je sais que d’autres vétérinaires ont les mêmes soucis que nous et je déplore le fait de devoir fermer pendant les vacances si la situation perdure. Le service à la clientèle y perd beaucoup. D’autres professions comme les médecins sont également touchées par cette pénurie. Cela m’attriste de voir des praticiens européens prendre des postes non pourvus. Quel potentiel gâché ! En espérant au mieux trouver un remplaçant, au pire des réponses à mes questions…