Un feel good movie à la française

Plus de vingt ans après Madame Bovary de Claude Chabrol, Isabelle Huppert est de retour dans le pays de Caux. Centré sur un couple d’éleveurs, le film n’a pas l’ambition de traiter des réalités du monde rural. Le décor normand ne sert de cadre qu’à une comédie intimiste. Les Lecanu sont des exploitants modernes, sans soucis financiers, possédant une centaine de charolaises et une confortable maison. Leur activité agricole se résume ici à un concours bovin, la réfection d’une clôture et un vêlage. Convenue, la fiction n’en est pas moins juste et sympathique. Servie par d’excellents acteurs quinquagénaires, elle vise un public du même âge en lui soumettant une idée narrative plutôt éprouvée : l’entorse au contrat conjugal d’un couple menacé par la routine.

L’urgence de s’en échapper est révélée à Brigitte par son eczéma chronique et – surtout – une rencontre avec un jeune parisien en week-end. Prétextant une consultation médicale, elle part à Paris avec l’espoir de revoir le jeune homme. La vie réserve des imprévus : l’aventure se concrétise avec un autre, plus âgé (un dentiste danois en congrès). Le mari trompé (Jean-Pierre Darroussin) découvre le pot aux ro­ses mais, l’épreuve surmontée, l’amour conjugal s’en trouvera requinqué. Élégamment filmé (pour l’anecdote : le père de l’opératrice était vétérinaire), ce film tendre et divertissant montre que l’on peut atteindre une certaine qualité sans toutefois rien inventer