Préférez-vous référer ou développer vos compétences en interne ?

Je préfère accroître mes compétences

Charles de Langlois, clinique vétérinaire Vetovie, à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine).

J’ai créé la clinique en 2011 à la périphérie rennaise, et nous fonctionnons aujourd’hui à trois avec une ASV et un vétérinaire à temps partiel. Selon les besoins, je réfère aux confrères proches, principalement pour des cas d’orthopédie, d’ophtalmologie ou de dermatologie. Il y a quelque temps, j’ai travaillé avec une consœur ostéopathe-homéopathe libérale, mais ni elle ni moi n’y avons trouvé notre compte. Trouver un système juste, qui contente les deux parties, est compliqué : un volume satisfaisant d’actes, le respect des règles en vigueur dans la clinique telles que le règlement intérieur, certaines procédures, le positionnement de la structure, les aspects vestimentaires, etc. Pour la clinique, il est plus aisé de référer. D’autant que l’accueil éventuel de spécialistes nécessite des aménagements spécifiques, donc des investissements coûteux et difficiles à rentabiliser. Je préfère réserver du temps et de l’argent pour me former et accroître mes compétences. Je confie alors la clientèle à mon confrère. Je préfère cela à l’emploi de remplaçants, qui ne correspondent pas nécessairement aux services que je veux proposer et à l’image que je tiens à véhiculer auprès de la clientèle. Les volontés de développement se heurtent à des réalités managériales et économiques. Du matériel amorti dans un seul centre vaut mieux que plusieurs investissements séparés… Et les compétences sont meilleures lorsque les actes sont nombreux.

Des recrutements selon les opportunités

Yannick Perennes, centre hospitalier vétérinaire Pommery, à Reims (Marne).

Nous sommes une structure de 20 vétérinaires composée de cinq associés, de salariés et de collaborateurs libéraux. Nous ne faisons jamais appel à des itinérants. L’idée d’un CHV est de mettre en place un plateau technique de haut niveau, un personnel qualifié, et d’y regrouper des compétences. Quatre spécialistes diplômés d’un collège européen exercent dans le CHV, deux en tant qu’associé, un comme salarié et un en tant que collaborateur libéral.

Aujourd’hui, le centre a atteint un rythme de croisière, et les disciplines fondamentales que sont la chirurgie, l’imagerie et la médecine interne sont pourvues. Nous envisagerons des recrutements selon le développement de l’activité, les opportunités qui se présenteront et la disponibilité de spécialistes diplômés. Le développement pourra tout aussi bien se poursuivre par l’ophtalmologie, la neurologie ou la dentisterie, sous la forme d’associés, de salariés ou de collaborateurs libéraux.

Nous avons des échanges réguliers avec d’autres CHV ou centres de référé, dans lesquels nous pouvons faire appel à un spécialiste complémentaire de ceux qui exercent chez nous. Tous les praticiens suivent des formations continues, des congrès nationaux ou internationaux selon les qualifications de chacun.

Nous référons en cas de besoin

Emmanuel Pichon, vétérinaire associé à la clinique vétérinaire Vetalouettes, May-sur-Èvre (Maine-et-Loire).

Nous sommes une clinique implantée sur deux sites, au May-sur-Èvre et à Cholet. Nous fonctionnons avec quatre associés, cinq vétérinaires salariés et sept ASV. Par choix, nous ne faisons jamais appel à des vétérinaires itinérants. Nous ne voulons pas de demi-mesure. Or un praticien itinérant ne dispose pas forcément du matériel adéquat et le suivi des cas est plus compliqué. Un itinérant, c’est la clinique mais ce n’est pas la clinique. Quand nous ne sommes pas certains, nous préférons référer. Notre objectif est avant tout la santé de l’animal et la satisfaction du client. En pratique équine, nous référons auprès de la clinique vétérinaire du Grand Renaud à Saint-Saturnin (Sarthe) ou de l’ENV de Nantes. En activité canine, nous adressons le plus souvent les cas au CHV Atlantia à Nantes, avec lequel nous entretenons de bonnes relations, ou à Angers, selon les clients. En rurale, nous faisons appel à des professionnels pour les machines à traire, l’alimentation, etc. Nous bénéficions également des compétences du réseau Excellvet – auquel nous appartenons – pour le parage, l’alimentation, la qualité du lait, etc. Quel que soit le domaine, en rurale, en canine ou en équine, nous veillons à ce qu’il existe une dynamique par le biais du réseau ou de nos partenaires. Nous avons ainsi tisser un ensemble de compétences qui nous tirent vers le haut.