La prévention face au suicide

Virginie Malvaso rappelle dans sa thèse (voir en page 29) quelques données édifiantes sur le suicide. Chaque année dans le monde, près d’un million de personnes mettent fin à leurs jours selon les estimations. La France est l’un des pays les plus touchés (vingtième rang mondial) par ce phénomène (16,1 suicides pour 100 000 habitants en 2012). L’autolyse constitue la première cause de décès (un sur cinq) chez les 30-39 ans et la deuxième chez les 15-44 ans (15 % des morts). Ainsi, en France, 7,6 % des femmes et 3,2 % des hommes déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide.

Le secteur de la santé et de l’action sociale présente le taux de mortalité par autolyse le plus élevé (34,3/100 000). Or, bien que la profession vétérinaire soit officiellement assimilée au secteur du service, son travail quotidien s’approche davantage de celui de la santé. Le suicide dans la profession, même s’il n’est pas chiffré en France, semble loin d’être exceptionnel.

Dans de nombreux pays, ce phénomène préoccupe les sociologues du suicide depuis des dizaines d’années. En Angleterre, au pays de Galles, aux États-Unis, en Belgique, en Norvège et en Australie, le risque de suicide dans la profession vétérinaire est généralement plus élevé que dans les populations de comparaison (catégories socioprofessionnelles équivalentes ou supérieures : médecins, dentistes, etc.), et au minimum trois fois par rapport à la population générale au Royaume-Uni.

Les femmes vétérinaires semblent être plus affectées par ce phénomène que les hommes. Le suicide serait-il une fatalité dans la profession ? A priori non, puisqu’il n’y en a quasiment pas au Danemark ! Il est donc possible de supposer que des stratégies efficaces de prévention peuvent et doivent être développées.