La Fédération vétérinaire européenne réunie à Biarritz - La Semaine Vétérinaire n° 1588 du 06/06/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1588 du 06/06/2014

Assemblée générale

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Auteur(s) : Karin de Lange

Les médicaments, la nouvelle loi de santé animale, ainsi que la dérégulation et la compétitivité des professions libérales ont été abordés lors de la dernière assemblée générale de la FVE.

La solidarité, l’unité, le respect, l’humilité, l’intelligence tactique, la complicité et la convivialité sont des valeurs du rugby, un sport populaire à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), où s’est déroulée l’assemblée printanière 2014 de la Fédération vétérinaire européenne (FVE). Elles s’appliquent également à cette dernière, selon son président Christophe Buhot. « Cela tombe bien, car les affaires européennes et le lobbying ressemblent parfois à un interminable match de rugby », a-t-il déclaré lors de son allocution de bienvenue. Et de rappeler que les sujets qui ont un impact sur la profession sont la directive relative aux médicaments et aux aliments médicamenteux, la modernisation de l’inspection des viandes, la nouvelle loi de santé animale, ainsi que la dérégulation et la compétitivité des professions libérales. Tous ces thèmes figuraient à l’ordre du jour de l’assemblée générale de la FVE les 23 et 24 mai derniers.

Une proposition d’AMM pour l’oxyde de zinc

La proposition relative à la directive sur les médicaments et les aliments médicamenteux est attendue après l’installation de la nouvelle Commission européenne. Toutefois, il est possible que le chapitre qui concerne les aliments médicamenteux soit présenté avant, puisqu’il est déjà prêt, a annoncé le Néerlandais Rens van Dobbenburgh, vice-président de l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP) et président du groupe de travail de médicaments (GTM) de la FVE. Les aliments médicamenteux jouent un rôle d’importance variable selon les pays. Le mélange à la ferme est préférable aux prémélanges élaborés dans les usines d’aliments pour bétail. « Celles-ci seront probablement contentes de s’en débarrasser et cela contribuerait sans doute à un usage réduit des antibiotiques », a indiqué Rens van Dobbenburgh.

Par ailleurs, l’oxyde de zinc figure de nouveau au programme, selon notre confrère néerlandais. Cette molécule, utilisée dans de nombreux pays pour prévenir la diarrhée chez le porcelet, suscite également des inquiétudes concernant la contamination environnementale et le développement de résistances contre cette substance et les antibiotiques. Massivement administré dans certains États européens, l’oxyde de zinc est strictement interdit dans d’autres, « ce qui mène à une situation de marché déloyale; surtout si la consommation d’antibiotiques est mesurée chez le porc », a expliqué le vice-président de l’UEVP. De ce fait, le GTM suggère de traiter cette molécule comme n’importe quel médicament vétérinaire, c’est-à-dire avec une autorisation de mise sur le marché (AMM), qui ne serait accordée qu’à la suite de tests de qualité, de sécurité et d’efficacité.

Surveiller l’utilisation des antibiotiques

« La surveillance de la consommation d’antibiotiques représente une opportunité fantastique pour la profession vétérinaire, en particulier pour les praticiens », a affirmé l’Allemand Hans-Joachim Götz, vice-président de la FVE. Cela permet non seulement une détection précoce de “poches” d’antibiorésistance et de comportement de prescription à risque ou une surconsommation dans les élevages, mais contribue également à la sensibilisation. « Il y a une pression accrue sur l’éleveur et le vétérinaire pour améliorer la situation », a-t-il souligné. Dans ce contexte, « les visites régulières et une bonne gestion d’élevage sont une nécessité absolue ».

Un club informel du médicament a, par ailleurs, été créé par des praticiens danois, allemands, néerlandais et français afin d’échanger des idées et des expériences relatives à l’antibiorésistance et à la surveillance de la consommation en élevage, ainsi que les bonnes pratiques. Récemment, un groupe de confrères a visité un centre vétérinaire aux Pays-Bas pour observer le fonctionnement de l’enregistrement centralisé des prescriptions.

La corporate veterinary practice progresse

La corporate veterinary practice suédoise a fait l’objet d’une présentation lors d’un atelier. Inexistantes jusqu’en 2012, les corporate practices représentent actuellement 50 % environ du marché, selon Torsten Jakobsson, président de l’association vétérinaire suédoise. Evidensia, la plus grande entreprise, détient 90 hôpitaux vétérinaires en Suède et dans les pays voisins, et emploie quelque 1 200 employés, dont 500 confrères. Son chiffre d’affaires annuel dépasse 130 millions d’euros. Anicura, le numéro deux (55 hôpitaux, 1 000 employés, dont 400 vétérinaires), s’occupe de quelque 500 000 chiens, chats et autres animaux de compagnie.

René Carlsson, de l’association vétérinaire américaine (Avma), a présenté les trois principales entreprises vétérinaires des États-Unis : le Banfield Pet Hospital (plus de 800 cliniques), le VCA Animal Hospital (plus de 600 cliniques réparties dans 42 États) et le National Veterinary Associates, qui procèdent actuellement à des rachats de cliniques. Grâce à l’économie d’échelle, le Banfield Pet Hospital a actuellement un ratio personnel auxiliaire (« bien formé »)-vétérinaire de 7 à 1. Le succès de ces grandes entreprises est largement dû à « l’illettrisme financier » de bon nombre de structures plus petites, a expliqué notre consœur. « La bonne nouvelle, c’est que les compétences en affaires s’acquièrent ! », a-t-elle ajouté, en précisant que la division de gestion de l’Avma avait mis en place de nombreux cours de formation.

Un système de notation de biosécurité

Un système de notation de biosécurité pour des élevages (conventionnels) porcins et de volailles a été présenté à l’assemblée de l’UEVP par Jeroen Dewulf, de l’université de Gand (Belgique). Son équipe a développé un logiciel en ligne destiné à évaluer le niveau de biosécurité interne et externe qui permet une comparaison dans le temps et entre les élevages. Le programme consiste en une liste de questions à choix multiples dans différentes catégories. Les notes (de 0 à 100) sont pondérées, car « l’importance des mesures prises varie », et fondées sur des preuves scientifiques. « Idéalement, le questionnaire devrait être rempli par l’éleveur et le conseiller (vétérinaire), afin de répondre selon la situation réelle plutôt que celle souhaitable. » Le programme (www.biocheck.ugent.be), anonyme et gratuit, existe dans plusieurs langues. Il est actuellement utilisé dans plusieurs projets de recherche de l’Union européenne relatifs au lien entre l’antibiorésistance et la biosécurité.

L’assemblée a également accueilli trois intervenants : Jean-Luc Angot (Direction générale de l’alimentation), André-Laurent Parodi (professeur émérite de l’ENVA) et Olivier Mastain (ministère de l’Écologie), qui ont chacun fait une courte présentation.

D’autres sujets, tels que le bien-être animal – avec une attention particulière pour les chiens errants en Roumanie – et la modernisation des inspections de viande (adoption d’une note de synthèse), ont également été abordés.

La prochaine réunion de la FVE se déroulera à Bruxelles les 21 et 22 novembre prochains.

  • 1 Union européenne des vétérinaires praticiens.

VetCEE : vers une harmonisation des programmes intermédiaires

Le système Veterinary Continuing Education in Europe a été établi officiellement le 26 mars, a annoncé Despoina Iatridou, du secrétariat de la Fédération vétérinaire européenne (FVE). Avec la création de cette organisation indépendante par la FVE, le Conseil européen de spécialisation vétérinaire (EBVS) et l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV), la profession a ouvert la voie aux standards de programmes de formation permanente.

« Des standards existent déjà au niveau européen pour les diplômes de base et pour la spécialisation, rappelle Despoina Latridou. Mais ils manquaient au stade intermédiaire. » VetCEE a été créé pour valider la qualité de ces programmes intermédiaires. L’organisation se charge d’établir des standards minimaux et d’accréditer des programmes – nouveaux ou existants – qui satisfont ces critères. Elle a également pour objectif de faciliter une reconnaissance réciproque de programmes comparables au travers de l’Europe. Le premier bureau de VetCEE est constitué de : Andrew Byrne (président de VetCEE et représentant de l’UEVP1 ), Valerie Beatty (trésorière et représentante de la FVE), Alois Nicos (représentant de l’AEEEV, avec Stéphane Martinot comme suppléant), Dominiek Maes (représentant de l’EBVS, avec Thomas Blaha comme suppléant), Rafael Laguens (FVE) et Andrew Robinson (UEVP). Le secrétariat est tenu par Despoina Latridou à la FVE.

Le bureau s’est déjà réuni et des standards ont été établis pour des programmes d’études en médecine des animaux de compagnie et en médecine porcine. Les fournisseurs de ces programmes peuvent désormais soumettre leurs demandes d’accréditation. Deux programmes sont accrédités : celui de la BSAVA/Nottingham Trent University (small animal medicine) et celui de la DSAVA (Danish Small Animal Veterinary Association), université de Copenhague (small animal medicine).

« On s’attend à ce que VetCEE améliore la qualité et la transparence des programmes postuniversitaires, au bénéfice ultime de la santé et du bien-être des animaux et de leurs propriétaires », confirme le président de la FVE, Christophe Buhot.

Les prochaines étapes sont l’enregistrement légal en Belgique, la création d’un site web, la mise en place d’un règlement intérieur et le développement d’autres standards, concernant notamment la médecine équine et celle des animaux de laboratoire.

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