Médicaments : « Une formation bâclée », selon l’UFC-Que Choisir - La Semaine Vétérinaire n° 1587 du 31/05/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1587 du 31/05/2014

Étudiants en médecine

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SANTÉ PUBLIQUE

Auteur(s) : Nathalie Devos

« La prescription est un des piliers de l’exercice de la médecine. Pourtant, les futurs médecins reçoivent une formation au bon usage du médicament trop limitée », estime l’association de consommateurs, qui pointe aussi du doigt l’influence des laboratoires sur la prescription.

Lors des six premières années d’études de médecine (qui précèdent l’internat), la place accordée à la formation sur le médicament1 est très variable d’une faculté à une autre en France. Si un volume de 30 à 40 heures a récemment été imposé en première année, par la suite, de grandes disparités existent selon les établissements. C’est ce que révèle une récente enquête de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir2.

Moins de 100 heures sur les médicaments

Ainsi, si Toulouse fait figure de bonne élève, avec 170 heures au total (40 heures en première année, 90 heures en 2e et 3e année, et 40 heures en 5e année), c’est moins de la moitié à Bordeaux (80 heures), par exemple. La moyenne nationale fait état d’une variation de 60 à 170 heures. Or, la société européenne de pharmacologie recommande un minimum de 120 heures. En outre, d’après le rapport Bégaud sur la surveillance et la promotion du bon usage du médicament en France3, le volume national de formation dédiée aux médicaments en heures serait 1,5 à 4 fois inférieur à celui des Pays-Bas, de la Grande-Bretagne, de la Suède, de l’Italie ou encore de l’Espagne.

L’explication réside dans le fait qu’en France, une bonne partie de la formation au médicament est noyée dans de grandes unités d’enseignement sur les dysfonctionnements du corps par organes ou par systèmes. Les enseignants intervenant sur ces modules tirent la couverture à eux pour avoir le plus d’heures possibles. Une situation que décrit Mathieu Molimard, président du Collège national de pharmacologie médicale dans les colonnes du magazine Que Choisir.

Autre constat dressé par Jean-Sébastien Borde, vice-président de l’association pour une formation et une information médicale indépendante (Formidep), « les cours présentent le médicament comme un remède, une recette, les effets secondaires et autres conséquences passent au second plan. La faute en revient au concours de l’internat : les situations cliniques soumises aux étudiants appellent des traitements stéréotypés, sans réelle notion de thérapeutique ». Pour contourner ces écueils, un module d’enseignement transversal sur le bon usage des médicaments et des thérapeutiques non médicamenteuses a été validé dans le cadre du concours de l’internat et sera donc obligatoire. Mais il n’est pour l’heure pas encore instauré dans le cursus.

Démarchés dès leurs premiers stages à l’hôpital

L’autre point abordé par l’association de consommateurs dans son enquête est l’influence exercée par les laboratoires pharmaceutiques (via les visiteurs médicaux) sur les étudiants en médecine lors de leurs premiers stages dans les hôpitaux.

« Ils sont particulièrement “alpagués” lors de leur internat, c’est-à-dire précisément quand ils sont habilités à prescrire des médicaments », témoigne Christian Guy-Coichard, praticien hospitalier à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Une interne en médecine générale à Rennes, interviewée par Que Choisir, avoue que petits cadeaux ou invitations au restaurant de la part des visiteurs médicaux sont réguliers, et que « la pression qu’ils exercent est forte ». Christian Guy-Coichard ajoute que les internes sont demandeurs de bibliographie, de revues, de financements, etc. pour leur thèse, ce que les laboratoires peuvent leur apporter. Ils les mettent alors en position de leur être redevables… Autre sujet abordé par le mensuel : le fait que les professeurs en faculté de médecine n’ont pas d’obligation de déclaration publique d’intérêt de leurs liens éventuels avec des firmes pharmaceutiques. Or, c’était l’une des recommandations formulées lors des Assises du médicament, tenues après l’affaire du Mediator.

Prendre du recul

Afin de déjouer les dangers éventuels du « copinage » avec les laboratoires sur la prescription, Que Choisir met en exergue le guide Comprendre la promotion pharmaceutique et y répondre, publié par l’Organisation mondiale de la santé en 2009. Le document de 150 pages est téléchargeable sur le site de la Haute autorité de santé (HAS). Des jeux de rôle, par exemple, apprennent à contrer le discours d’un visiteur médical ou à faire changer d’avis un patient qui, influencé par une publicité, réclame le médicament dont il est fait la promotion.

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