Les pet foods patinent, les vaccins baissent, les antiparasitaires s’envolent

Les ventes de produits vétérinaires du premier trimestre 2014 augmentent de + 3,9 % par rapport à la même période de l’année passée, selon les données communiquées par l’association interprofessionnelle d’études du médicament vétérinaire (AIEMV). Mais, en 2013, ce premier trimestre était plutôt déprimé (- 3,6 %). La croissance du début de l’année 2014 est donc en partie un rattrapage. Elle est aussi un peu inférieure à celle du dernier trimestre de 2013 (+ 5,3 %).

Dans ces chiffres, l’AIEMV inclut, outre la plupart des médicaments vétérinaires (sauf ceux destinés à des circuits spécialisés notamment les pharmacies ou les jardineries), certains pet foods, produits nutritionnels et d’hygiène, biocides… s’ils sont vendus aux vétérinaires par des industriels adhérents de l’AIEMV. Seules les quantités livrées sont déclarées à l’AIEMV par les adhérents de l’association. Ces chiffres ne correspondent pas à de vrais chiffres d’affaires, mais à une valorisation des volumes livrés au tarif fabricant HT (- 10 %). Les remises ou les unités gratuites ne sont donc pas déduites.

Les pet foods en panne

La mauvaise surprise du début 2014 vient des pet foods, dont les ventes stagnent à + 2 % depuis deux trimestres consécutifs. À partir de 2011, les ventes trimestrielles de pet foods ont toujours progressé de plus de 5 % par rapport à la même période de l’année précédente. Une baisse des ventes des aliments physiologiques chats (- 1,1 %) est même notée ce trimestre. Les autres aliments ne progressent que de 2 à 3 % par rapport à l’an dernier.

Vaccins en baisse

Depuis un peu plus d’un an, les vaccins diminuent dans presque toutes les espèces. Début 2013, Merial a baissé à la fois ses tarifs et le niveau des remises de ses vaccins pour chiens, chats et chevaux. L’opération est neutre, mais elle impacte beaucoup les statistiques de l’AIEMV basées sur le tarif fabricant. D’autant que d’autres industriels, comme MSD, ont décidé de réintégrer toutes les remises de leurs vaccins sur le prix fabricant.

En productions animales, les confrères ruraux se plaignent surtout des fréquentes et longues ruptures de stocks. En outre, il n’est pas toujours facile chez les ruminants de remplacer un vaccin par un autre dans un protocole vaccinal déjà commencé. Car les protocoles et les souches vaccinales diffèrent parfois d’un vaccin à l’autre. Et il est aussi parfois observé des ruptures en cascade sur plusieurs fabricants.

Les antiparasitaires compensent

Si les vaccins baissent, les antiparasitaires continuent de fortement progresser : + 11 % pour les vermifuges, + 8,6 % pour les antiparasitaires externes (APE) toutes espèces confondues durant le premier trimestre. Les ventes d’antiparasitaires ont déjà progressé de 6 % en 2013. Fin 2013, les ventes d’APE chiens-chats avaient même augmenté de 32 % par rapport à la fin 2012. Les meilleures performances du début d’année 2014 sont pour les vermifuges équins (+ 18 %) et les APE chiens et chats (+ 15 %). Les nouveaux APE pour chiens de Ceva (Vectra(r) 3D), Merial (NexGard(r)) et MSD (Bravecto(r)) n’ont été commercialisés que début avril. La concurrence s’annonce vive jusqu’à la fin de la saison.

Les antibiotiques divergent

Chez les animaux de compagnie, les ventes d’antibiotiques oraux ont progressé de 7,1 % alors que celles des injectables stagnent (+ 1,2 %). En productions animales, c’est l’inverse. Les ventes d’antibiotiques oraux chutent (- 5,2 % chez les veaux, - 2,4 % en volailles) alors que celles des injectables augmentent : + 2,8 % chez les ruminants et surtout + 5,2 % en filière porcine. Néanmoins, sur le long terme, les ventes d’antibiotiques oraux ou injectables ont globalement tendance à diminuer en valeur (- 2,3 % en 2012 et en 2013), mais aussi en volume (pour mémoire - 6,2 % en indice d’exposition en 2012).