La girafe, l’enfant et l’Intifada

Tourné en Palestine, ce long métrage de fiction s’ajoute à la liste – trop courte – des films centrés sur un personnage de vétérinaire, inspiré ici par celui de l’improbable zoo de Qalqilya, au nord-ouest de la Cisjordanie.

Ouvert en 1986, l’unique parc animalier de ce territoire fut un temps le symbole de la coopération israélo-palestinienne, souffrit beaucoup de la seconde Intifada et ne doit aujourd’hui sa survie qu’aux efforts dévoués de notre confrère Sami Khader¹. La fiction s’est nourrie de cette réalité insolite pour en broder une fable à hauteur d’enfants, qui dénonce et conjure l’enfermement absurde que subissent au quotidien les populations de ces territoires. À partir d’un événement réel – la mort d’une girafe mâle à la suite d’un raid –, le film raconte comment Yacine, le vétérinaire du zoo et son fils Ziad (10 ans et très lié aux girafes) vont tout faire pour trouver un compagnon à la femelle qui, esseulée, se laisse mourir. Nous sommes en pleine Intifada et le seul zoo susceptible de les aider se trouve à… Tel-Aviv.

Hésitant entre la fable poétique, le naturalisme documentaire et le film d’action, cette première réalisation de l’Égypto-Palestinien Rani Massalha manque de réel poids cinématographique. Son récit édifiant n’en touchera pas moins le jeune public. Le film a également le mérite de montrer une Palestine méconnue, à l’ombre du mur de séparation.

Girafada de Rani Massalha, avec Saleh Bakri, Laure de Clermont, Ahmad Bayatra, Roschdy Zem, 1 h 25, sortie le 23 avril.

• 1 https://www.youtube.com/watch?v=PQPZ505H4no