Nouvel objectif de réduction des antibiotiques d’ici à fin 2016 - La Semaine Vétérinaire n° 1580 du 11/04/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1580 du 11/04/2014

Assemblée générale de la SNGTV

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Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Réduction de l’Alea, mise en place du plan ÉcoAntibio 2017, nouveau rôle des vétérinaires sanitaires, etc. figurent parmi les objectifs cités au cours de l’assemblée générale de la SNGTV.

L’assemblée générale des Groupements techniques vétérinaires (GTV) s’est tenue le 3 avril dernier à Paris, au siège de l’Organisation mondiale de la santé animale – c’est devenu une tradition –, en présence de la directrice adjointe de l’OIE. Monique Eloit a mis l’accent sur les efforts soutenus en matière de lutte contre l’antibiorésistance et de réduction de l’utilisation d’antibiotiques, notamment en Europe de l’Est. Elle a souligné l’effet délétère de l’accès direct à des médicaments, via Internet, qui non seulement pourrait rompre ce cercle vertueux, mais également ouvrir la porte à des mésusages ou à des produits frelatés.

Toujours moins d’antibiotiques

Après avoir précisé qu’en France, l’exposition des animaux aux antibiotiques, dans la moyenne européenne, est en recul de 6,1 % en 2012 par rapport à 20111, Olivier Debaere (DGAL) a indiqué qu’un nouvel objectif est inscrit dans le projet de loi d’avenir pour l’agriculture : une réduction de 25 % de la consommation des céphalosporines de 3e et 4e générations (C3G/C4G) et des fluoroquinolones. Bruno Ferreira, représentant le ministre de l’Agriculture, précise qu’il s’agira d’une réduction de 25 % de l’Alea (voir encadré), par rapport à celui de 2013 (qui sera connu courant 2014). Un seuil à atteindre d’ici à fin 2016, toutes espèces confondues. Plusieurs autres mesures prévues dans le plan ÉcoAntibio 2017 sont en progression, dont les fiches de bonnes pratiques d’antibiothérapie (mesure 6), sur lesquelles la SNGTV travaille. Elles devraient être diffusées avant l’été, bien que leur validation (par l’Anses puis par arrêté ministériel) ne soit pas effective avant fin 2014. La SNGTV participe également à la mise en place de référents en antibiothérapie.

L’avenir de la visite sanitaire bovine et la plate-forme ESA en question

L’avenir de la visite sanitaire bovine, à la rédaction de laquelle la SNGTV participe depuis sa mise en place il y a déjà 10 ans, est source d’interrogations, surtout dans la perspective d’une visite vétérinaire prévue au niveau européen. La visite sanitaire avicole est en place depuis août 2013 et sera reconduite à l’identique en 2015 pour que, d’ici à fin 2015, tous les élevages en aient bénéficié. Les visites cunicole et porcine sont prêtes, en attente de budget. L’avenir de l’Association pour la certification de la santé animale en élevage (Acersa) fait actuellement l’objet d’une mission confiée au Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Celui-ci planche également sur le devenir de la plate-forme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale, reconduite jusqu’en 2015. Une déclinaison territoriale (comme pour l’InVS et ce qui existe déjà en Dordogne et Côte-d’Or) pourrait voir le jour et un modèle de groupement d’intérêt public est à l’étude.

Bientôt la reconnaissance régionale des OVVT

Outre les formations et l’appui technique, les GTV participent aux discussions sur les grands sujets sanitaires aux plans local et national, notamment sur les nouvelles missions qui pourront être confiées aux vétérinaires sanitaires. Ce sujet, déjà en chantier depuis plusieurs années, comporte de nombreux volets. La certification aux échanges intraeuropéens d’animaux vivants en est un, toujours en attente d’une solution de financement. L’implication des praticiens canins au dispositif en est un autre, et une action sur le thème de la rage sera proposée en fin d’année.

« Il est nécessaire que les organisations vétérinaires à vocation technique (OVVT) prennent corps, insiste Bruno Ferreira. Elles ont vocation à être une référence technique au bénéfice des confrères et seront amenées à devenir un partenaire privilégié de l’État. » La reconnaissance des GTV régionaux en tant qu’OVVT devrait être annoncée d’ici à quelques jours. Celle des organismes à vocation sanitaire (Groupements de défense sanitaire dans la plupart des cas) a été officialisée par arrêté ministériel le 31 mars 2014.

La forte implication des praticiens, dans leur participation aux discussions autant que pour assurer la formation des éleveurs, souvent sans contrepartie ou à leurs frais, est soulignée. Pour beaucoup de sujets l’aspect financier demeure un écueil qui semble difficile à contourner.

  • 1 Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2012, rapport de l’Anses octobre 2013.

  • 1 Voir La Semaine Vétérinaire no 1557-58 du 25/10 et 1er/11/2013 en pages 25 à 30.

L’Alea, définitions et derniers résultats

L’Animal Level of Exposure to Antimicrobial, ou Alea, est l’un des indicateurs utilisés pour suivre l’utilisation des antibiotiques chez les animaux. C’est une estimation de leur exposition, c’est-à-dire du pourcentage de la masse totale d’animaux traités avec la posologie prévue pour l’espèce considérée, calculé à partir des ventes, de la population d’animaux et du schéma thérapeutique classique. Un Alea égal à 1 indique que le poids vif traité estimé est égal au poids vif total de la population considérée, et donc, que les antibiotiques vendus ont traité l’équivalent de 100 % de la population. Les résultats 20121 indiquaient déjà une évolution positive, avec une baisse de 6,1 % de l’Alea en 2012 par rapport à 2011, toutes espèces confondues, et un niveau global (0,592) proche de celui de 1999, l’année de début du suivi des ventes (voir graphique).

De fortes variations sont constatées entre les espèces et selon les familles d’antibiotiques. L’Alea 2012 est de 0,326 pour les bovins, mais il est estimé à 3,156 pour les veaux, ce qui revient à dire que les antibiotiques vendus en 2012 ont été utilisés sur 32,6 % de l’ensemble de la population bovine, dont plus de 300 % des veaux. Pour les carnivores domestiques, l’exposition estimée diminue depuis 2007, avec en 2012 un niveau inférieur de 12,7 % à celui de 1999, grâce notamment à une réduction de 32 % de l’exposition aux céphalosporines par rapport à 2011. Le niveau d’exposition global aux céphalosporines de 3e et 4e générations (C3G/C4G) a été multiplié par 2,5 au cours des 14 années du suivi, et par 2 pour les fluoroquinolones. En 2012 l’espèce bovine, tous âges et types de production confondus, représente 93 % du poids vif traité par les C3G/C4G.

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