Exemples de cursus selon les pays

De grandes différences sont observées à travers le monde en termes d’admission dans les écoles et/ou les facultés vétérinaires, de durée des études, de particularités de l’enseignement, de nombre d’établissements, etc. Focus sur certains d’entre eux.

Europe

Sur le Vieux Continent, la durée du cursus vétérinaire varie et s’étend sur cinq ans, cinq ans et demi, voire six ans selon les pays¹.

Italie

Chez nos voisins italiens, les études durent cinq ans. À Bologne par exemple², les élèves intègrent l’école vétérinaire à l’issue du cycle secondaire et de l’“examen de maturité” (équivalent du baccalauréat) et après un concours qui porte sur un large éventail de sujets. En Italie, peu importe le type de lycée choisi (classique, scientifique, linguistique, artistique/musical) pour le passage de cet examen. Cela offre une grande diversité de profils. Une fois le candidat admis, il suit un cursus essentiellement théorique, même si la formation compte six mois de stage dans les différents services de l’école lors du dernier semestre d’enseignement. À la différence de la France, la cinquième année n’est pas celle de la spécialisation. Les étudiants déplorent le manque de formation pratique.

Royaume-Uni

Outre-Manche, le cursus vétérinaire prévoit cinq années, sauf à l’école de Cambridge, qui en compte une supplémentaire. À Londres, l’entrée au Royal Veterinary College (RVC)³ n’est pas sanctionnée par un concours. La sélection des étudiants, tous diplômes, niveaux et spécialités confondus, s’effectue sur dossier et sur entretien. Les étudiants issus des filières de biologie d’autres facultés ont la possibilité d’achever le cursus en quatre ans, les infirmiers en trois. Plusieurs diplômes en sciences biovétérinaires sont également délivrés (en trois ou quatre ans). Davantage apparentés à ceux de biologie animale, ils ne permettent pas d’exercer par la suite en tant que praticien.

Hongrie

Szent Istvan⁴, située à Budapest, est l’uni­que établissement d’enseignement vétérinaire du pays. Cette école internationale accueille, à parts égales, des élèves hongrois et étrangers (majoritairement irlandais, norvégiens, allemands, mais aussi français). Les futurs vétérinaires sont recrutés via des épreuves écrites et un entretien consécutif à l’obtention du baccalauréat. Les enseignements sont intégralement dispensés en anglais. L’ensemble des professeurs et des cliniciens sont au minimum bilingues. La formation dure cinq ans, dont deux exclusivement théoriques et trois partagés entre des enseignements théoriques et cliniques. Un dernier semestre d’immersion complète en clinique a été récemment mis en place.

Afrique

Algérie

En 1962, au lendemain de l’indépendance, l’Algérie dispose seulement de trois vétérinaires formés en France. À la suite de l’épizootie de peste équine qui sévit dans le pays en 1965, les pouvoirs publics décident de créer une école vétérinaire à Alger. Depuis, cinq autres centres de formation ont été ouverts (Constantine, Tiaret, Batna, Blida et El-Tarf).

À l’école nationale supérieure vétérinaire d’Alger (ENSV)⁵, le cursus s’étend sur cinq années. Il comporte une formation initiale préclinique de trois ans, suivie d’un cycle clinique de deux ans. Ce dernier est ponctué par la préparation d’un projet de fin d’études (PFE, l’équivalent de la thèse d’exercice en France), soutenu à la fin de la cinquième année.

L’ENSV est ouverte aux Algériens titulaires du baccalauréat des séries mathématiques, sciences expérimentales, sciences de la nature et de la vie, sciences exactes. La moyenne générale du baccalauréat requise pour la pré-inscription est supérieure ou égale à 12 sur 20. La sélection s’effectue en additionnant cette note avec celles obtenues en mathématiques, en physique et en sciences naturelles, puis en divisant le résultat par quatre. L’Algérie s’est récemment engagée dans une réforme de son cursus vétérinaire. Ce dernier verra prochainement la mise en place de classes préparatoires. L’admission des bacheliers étrangers dépend de la coopération entre l’Algérie et le pays d’origine de l’étudiant.

Afrique du Sud

Onderstepoort est l’unique faculté vétérinaire d’Afrique du Sud, installée au sein de l’université de Pretoria⁶. Les élèves y entrent directement après le lycée, à la suite d’un examen. 135 étudiants, triés sur le volet parmi plusieurs milliers de prétendants, constituent la nouvelle promotion.

Depuis 2011, la formation s’effectue en six ans. Une année est consacrée aux généralités (les sciences physiques, par exemple, sont encore enseignées au même titre qu’au lycée), trois aux enseignements théoriques (les travaux pratiques y occupent une place de plus en plus importante) et deux à la pratique pure dans les cliniques de la faculté. Globalement, les matières sont les mêmes qu’en Europe. Une formation complémentaire, adaptée au contexte de l’Afrique du Sud (maladies tropicales, anatomie des grands félins, etc.), est cependant dispensée.

Amériques

Brésil

Parmi les quelque 120 facultés vétérinaires brésiliennes, l’université fédérale de Goiás (UFG) abrite l’Escola de veterinária e zootecnia⁷, l’école vétérinaire et agronomique. Celle-ci dispose de nombreuses infrastructures communes aux étudiants engagés dans trois cursus distincts : vétérinaire, zootechnie et agronomie. Une fois le diplôme de fin d’études secondaires en poche, les élèves qui aspirent à intégrer une faculté vétérinaire s’inscrivent au concours d’entrée dans la ou les universités de leur choix. Si certains décident de passer les épreuves directement, d’autres choisissent de les préparer en suivant des classes préparatoires facultatives, les cursinhos.

Chaque année, deux sessions d’une soixantaine de places chacune sont ouvertes. L’enseignement est ensuite dispensé durant cinq ans. Le dixième semestre prévoit un stage dans une structure choisie par l’élève, dont l’activité correspond le plus souvent à son futur domaine d’exercice.

États-Unis

Aux États-Unis⁸, les étudiants suivent généralement deux ans de formation préparatoire au minimum afin de satisfaire aux prérequis à l’admission dans un établissement d’enseignement vétérinaire. Ils y suivent un cycle de quatre ans, qui les conduit au doctorat en médecine vétérinaire. Le plus souvent, la formation préparatoire (l’Undergrade, qui se déroule dans une faculté) dure quatre ans et s’achève avec un examen final. Les étudiants postulent dans les écoles vétérinaires de leur choix (il en existe 28 dans ce pays) avant de passer ces épreuves. Les critères d’intégration prennent en compte les notes obtenues à l’Undergrade et, surtout, les expériences de chacun dans les domaines animal et vétérinaire (stages, travail dans des fermes, etc.). Un élève qui n’en a aucune à faire valoir est susceptible d’être refusé, même s’il obtient les meilleures notes du pays.

• 1 Voir aussi : Gozard D., Marchal Y. Étude comparée des formations vétérinaires en Europe. Rapport du CGAAER, juin 2011.

• 2 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1574, pp. 30-32.

• 3 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1555, pp. 34-36.

• 4 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1485, pp. 32-34.

• 5 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1513-1514 pp. 33-34.

• 6 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1490, pp. 32-34.

• 7 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1526.

• 8 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1462, pp. 35-40.