Étiologie des uvéites antérieures chez le lapin - La Semaine Vétérinaire n° 1578 du 28/03/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1578 du 28/03/2014

Formation

NAC

Auteur(s) : Franck Rival*, Gwenaël Outters**

Fonctions :
*praticien à Valence (Drôme). Article tiré d’une conférence présentée au congrès de l’Afvac 2013.

Points forts

– Les uvéites antérieures sont fréquentes chez le lapin.

– Les moyens diagnostiques se développent, en particulier la PCR et la sérologie Encephalitozoon.

– Les atteintes oculaires sont majoritairement dues à des affections bucco-dentaires ou à une encéphalitozoonose.

Chez le lapin, une uvéite s’accompagne rarement de symptômes généraux, à l’exception d’un isolement, de manifestations de douleur, d’un prurit, d’un abattement ou d’une hyperthermie. Les signes cliniques, essentiellement locaux, comprennent une rougeur, des modifications iridiennes et un œdème. En revanche, le myosis est rare.

La recherche d’une uvéite chez le lapin inclut des examens cliniques complets, dentaires (capital, compte tenu de la fréquence des affections bucco-dentaires dans cette espèce) et oculaires (la pression intra-oculaire normale chez le lapin est comprise entre 5 et 12 mmHg). Une radiographie de la tête et des dents, un scanner, une numération-formule, une polymerase chain reaction (PCR) et une sérologie (lors de suspicion d’encéphalitozoonose) complètent l’examen clinique.

UVÉITE ISOLÉE

L’uvéite qui accompagne un traumatisme se traduit par un myosis, un gonflement irien et une vasoconstriction. L’apparition de lésions jaunâtres de grande taille oriente vers une infection bactérienne. La présence de petites lésions blanchâtres caractérise davantage une encéphalitozoonose, due à Encephalitozoon cuniculi. 80 % des lapins domestiques en sont porteurs. Les animaux se contaminent par voie buccale, nasale ou transplacentaire.

La maladie se manifeste par des symptômes nerveux (torticolis, syndrome vestibulaire, crises convulsives, tremblements, nystagmus secondaires à une méningo-encéphalite lymphocytaire non suppurative), rénaux (insuffisance rénale consécutive à une néphrite interstitielle granulomateuse lymphoplasmocytaire), hépatiques et ophtalmologiques. Ces derniers comprennent une uvéite phacoclastique, une inflammation centrée sur le point de rupture de la capsule et une cataracte. Aucune atteinte du segment postérieur n’est notée. Le pronostic dépend de la sévérité des signes cliniques (il est sombre lors de syndrome vestibulaire). La transmission à l’homme est possible, ce qui justifie d’autant plus l’euthanasie de l’animal qui présente des signes généraux. La forme oculaire conduit souvent à la perte de l’œil, mais le pronostic vital n’est pas engagé. Le traitement consiste en l’administration de fenbendazole (20 mg/kg pendant un mois), mais les résultats sont inconstants.

UVÉITE ASSOCIÉE À D’AUTRES SYMPTÔMES

Une uvéite et un syndrome vestibulaire, associés à une PCR et/ou une sérologie positive à Encephalitozoon, confirment la maladie. La PCR est réalisée avec les urines, le liquide céphalo-rachidien ou le liquide de ponction de la chambre antérieure (sur le sang, elle ne présente pas d’intérêt). L’examen sérologique vise à détecter les immunoglobulines M (IgM) et G (IgG).

Si la sérologie et la PCR sont négatives, les recherches s’orientent vers des signes d’otite moyenne grâce à l’otoscope, la radiographie des bulles tympaniques ou le scanner.

Une uvéite est souvent associée à un ulcère cornéen et à des signes de traumatisme chez le lapin qui cohabite avec un chat, par exemple. En cas d’hyperthermie marquée et de symptômes d’un abcès bucco-dentaire, l’imagerie du système dentaire s’impose.

La myxomatose se caractérise par des déformations palpébrales (myxomes) dont le diagnostic clinique est suffisamment évocateur. Il s’agit d’une maladie vectorielle susceptible d’affecter également les animaux nains qui vivent en appartement. Rares chez le lapin, les tumeurs oculaires sont essentiellement représentées par le lymphome. Elles se traduisent par des déformations de l’œil et une exophtalmie.

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