Épizootie de DEP : les investigations sur son origine se poursuivent

Depuis sa détection outre-Atlantique, en avril 2013, le virus de la diarrhée épidémique porcine (DEP) s’est propagé dans 27 États américains, provoquant la mort de plusieurs millions de porcelets. En janvier dernier, le virus de la DEP a gagné le Canada. Des chercheurs1 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) se sont penchés sur la dynamique de la maladie sur le continent américain. Ainsi, leurs observations révèlent que durant la première partie de l’épizootie (de début avril au 10 juin 2013), le taux de reproduction de base de la DEP (R₀, c’est-à-dire le nombre d’élevages infectés secondairement à partir d’un premier foyer) est estimé à 48,3 [intervalle : 28,9 à 81,6]. Selon les chercheurs, cela suggère donc une contamination groupée de plusieurs élevages via une exposition commune dans les premiers temps de l’épizootie. En revanche, sur la période de septembre 2013 à fin janvier 2014, le R₀ est de 2,4 [2,2 à 2,6], davantage en adéquation avec une propagation via un transport mécanique du virus par des vecteurs (véhicules, personnels, etc.), des échanges d’animaux, ou éventuellement des aérosols pour des élevages voisins.

Du plasma de porc avec du virus infectieux

Par ailleurs, au Canada, des enquêtes épidémiologiques récentes, réalisées par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (CFIA²), suggèrent une origine alimentaire à la contamination des porcs via des matières premières ou des compléments. Elles révèlent en effet la présence de virus infectieux de la DEP dans du plasma de porc en complément alimentaire. Toutefois, il n’est pas formellement démontré que ce dernier est susceptible de déclencher la maladie chez les animaux.

• 1 Nicolas Rose, Béatrice Grasland et Didier Calavas, dans le cadre de la veille internationale de la plate-forme ESA.

• 2 http://www.inspection.gc.ca/animals/terrestrial-animals/diseases/other-diseases/ped/2014-03-03/eng/1393891410882/1393891411866