Les notifications de cas humains d’origine zoonotique en baisse - La Semaine Vétérinaire n° 1575 du 07/03/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1575 du 07/03/2014

Zoonoses en Europe

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Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

En 2012, d’après les données du rapport européen1, la campylobactériose était la zoonose la plus fréquemment enregistrée, suivie par les salmonelloses.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen pour la prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont publié, en février dernier, le rapport sur les épidémies d’origine zoonotique chez l’homme en 2012, fondé sur les notifications enregistrées dans le cadre de la directive 2003/99/EC. Bien que les chiffres avancés dans ce rapport annuel soient à prendre avec des pincettes en raison du manque d’harmonisation entre les différents États membres (voir encadré), une baisse des notifications est observée pour la plupart des agents zoonotiques, à deux exceptions près.

CAMPYLOBACTER, ZOONOSE LA PLUS FRÉQUENTE

Le trio de tête des notifications est composé de Campylobacter, Salmonella et les Escherichia coli verotoxinogènes (VTEC), mais les affections qu’ils engendrent affichent le plus faible taux d’hospitalisations (inférieur à 50 %) et une mortalité faible (0,03 %, 0,14 % et 0,36 % respectivement). Les campylobactérioses humaines sont principalement dues aux souches thermotolérantes (C. jejuni, C. coli et C. lari), avec une dose infectieuse basse. Elles occasionnent le plus grand nombre de notifications (voir graphique 1) depuis 2005. La fréquence de cet agent zoonotique dans les échantillons de viande de poulet fraîche est plus faible en 2012 qu’en 2011 (23,5 % versus 31,3 %). Toutefois, cela reste difficile à interpréter, car les notifications de 2011 et de 2012 ne proviennent pas toutes des mêmes pays et, lorsque c’est le cas, toutes les tendances sont observées (en hausse, en baisse ou comparable).

Salmonella affiche une décroissance du nombre de cas de 4,7 % par rapport à 2011, et de 32 % par rapport à 2008. L’efficacité des programmes de contrôle dans la filière volailles a réduit la contamination des œufs, bien qu’ils soient toujours mis en cause dans les toxi-infections alimentaires collectives. Les sérovars les plus fréquemment notifiés sont S. Enteritidis (41,3 %) et S. Typhimurium (22,1 %). S. Infantis, de plus en plus souvent cité, arrive en quatrième position.

Les cas humains de VTEC sont 40 % moins nombreux en 2012 qu’en 2011 (épidémie de contamination à E. coli O104:H4). Ils suivent une saisonnalité marquée (davantage de cas en été). La fréquence des infections à VTEC et de leur mise en évidence dans les échantillons d’aliments (surtout à base de viande bovine) est globalement en hausse sur la période 2008-2012. Cela s’expliquerait en partie par un plus grand nombre de laboratoires procédant à leur identification et à une augmentation de l’attention qui leur est portée.

PROGRESSION DE LA LISTÉRIOSE

La tendance observée pour Listeria monocytogenes se poursuit sur les cinq dernières années, avec une augmentation significative du nombre de cas en 2012. Quatrième en nombre de cas notifiés, il s’agit de la zoonose qui engendre le plus fort taux d’hospitalisations (91,6 %) et la mortalité la plus élevée (17,8 % des cas notifiés sont décédés, soit le plus haut niveau depuis 2006). La répartition des cas humains montre un impact important de la maladie au sein des populations âgées. 79 % des cas recensés chez les enfants de moins d’un an proviennent d’une transmission par la mère durant la grossesse. Dans le cadre des contrôles, la réglementation impose l’absence de la bactérie dans un échantillon de 25 g issu des produits prêts à manger (ceux destinés aux enfants, ou ceux contrôlés pendant la phase de fabrication) ou à un niveau inférieur à 100 cfu/g dans les produits prêts à consommer pendant le temps de leur présence en rayon. Le plus fort taux de non-conformités, en échantillons seuls ou par lots, est observé en phase de fabrication dans les produits de la mer (8 % en moyenne, mais de 1 à 25 % selon les pays), suivis par les fromages de catégorie non définie (3,4 % des échantillons individuels et 7,2 % des lots).

Une autre affection en hausse, la fièvre de West Nile, a occasionné 242 cas humains en 2012, tout en restant en deçà du score de 2010 (349 cas). Elle affiche des taux d’hospitalisation et de décès à pei­ne plus faibles (84,4 % et 11,1 %) que la listériose. L’augmentation est nette en Grèce, où sont recensés les cas les plus nombreux, et en Hongrie, qui affiche un pic d’augmentation cyclique un an sur deux.

SALMONELLA EN TÊTE DES ÉPIDÉMIES ZOONOTIQUES

Lorsque l’agent causal est identifié dans le cadre d’épidémies, avec des preuves fortes (épidémiologiques, analytiques, microbiologiques avec détection dans l’alimentation, voir graphique 2), il s’agit de salmonelles dans 45,5 % des cas, suivies par les toxines bactériennes (16,6 %) et les virus (13, 8 %). Les œufs et les produits à base d’œufs sont le plus souvent incriminés (voir graphique 3), avec des salmonelles dans 93 % des cas (Salmonella Enteritidis à 66,7 %). L’histamine est en cause dans près de la moitié des épidémies liées à la consommation de poissons et de produits de la pêche, les toxines marines dans 18,6 % des cas, ce qui explique aussi 14,3 % de celles dues à la consommation de crustacés, coquillages et mollusques, derrière les calicivirus (45,7 % des cas). La contamination a lieu essentiellement à la maison (40 %), dans les restaurants/cafés/hôtels (23,9 %), dans les cantines scolaires (6,3 %), et n’est pas renseignée dans 9 % des cas.

Rapport sur les sources de zoonoses en Europe

Chaque année, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) collectent et analysent les données de chaque État membre sur les zoonoses, les agents zoonotiques et les épidémies d’origine alimentaire, selon la directive 2003/99/EC. Huit agents zoonotiques sont concernés : Salmonella, Campylobacter, Listeria monocytogenes, Escherichia coli verocytotoxique, Mycobacterium bovis, Brucella, Trichinella et Echinococcus.

Par ailleurs, sont également collectées les données concernant Yersinia, Toxoplasma, les virus de la rage et de West Nile, Coxiella burnetti, Anisakis, les cysticerques, Francisella et Sarcocystis, ainsi que celles sur la résistance antimicrobienne de Staphylococcus aureus et Enterobacter sakazakii. Ces informations de 2012 proviennent des 27 États membres, plus la Norvège, l’Islande et la Suisse. Malheureusement, l’absence d’harmonisation dans les systèmes de collecte au niveau national, mais aussi dans les définitions appliquées (cas, cas confirmé, foyer, etc.) et la régularité de transmission (ou de cohérence entre les limites temporelles des différents rapports), rend difficile l’interprétation et ne fournit que des tendances.

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