Que pensez-vous de la rémunération sur objectif ? - La Semaine Vétérinaire n° 1574 du 28/02/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1574 du 28/02/2014

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Sa réussite tient à la maîtrise d’un bon prévisionnel

Félix Pradies, praticien mixte à Saint-Aubin-de-Blaye (Gironde)

Au sein de notre réseau de cinq cliniques, dans lesquelles nous sommes six associés, nous pratiquons la rémunération sur objectif depuis quelques années. En fait, depuis que nous accueillons des collaborateurs libéraux, qui sont cinq aujourd’hui. La démarche concerne également les six autres vétérinaires salariés. En début d’année, chacune des cliniques établit un prévisionnel de chiffre d’affaires annuel. Nous nous fixons des objectifs. S’ils sont atteints, le collaborateur est gratifié d’une rémunération supplémentaire, calculée selon le résultat. Pour les salariés, le mode de calcul est différent, avec un plafond plus bas et une prime qui intègre un volet “formation” que nous privilégions pour chacun d’eux. La mise en place de ce système, dont nous assurons le suivi tout au long de l’année, est chronophage : la pertinence de nos prévisions est à ce prix, même si nous avons encore à progresser dans la pédagogie de notre démarche. Il n’en reste pas moins que la clé d’une prime sur objectif tient à la maîtrise et au suivi d’un bon prévisionnel. Dans le cas contraire, mieux vaut s’abstenir. Le risque est alors de provoquer soit du mécontentement chez le personnel concerné, soit une dégradation du bénéfice pour les associés. Cela doit être fait de manière raisonnée.

La prime exige une politique de transparence

Mikaël Poujol, collaborateur libéral, praticien mixte à Cavignac (Gironde)

La rémunération sur objectif permet d’impliquer au mieux le collaborateur dans la gestion de la structure. Elle influence positivement son action. Même s’il garde toujours sa liberté de prescription, il est sensibilisé et responsabilisé, à tous les échelons de la marche de l’entreprise, qu’il s’agisse des actes ou des décisions tarifaires. Néanmoins, cette prime au chiffre d’affaires doit résulter d’un accord limpide avec le gérant de la structure, être possible à atteindre surtout si elle fait partie intégrante du budget annuel du collaborateur, et compatible avec sa déontologie.

Personnellement, c’est une démarche que j’encouragerai lorsque je serai moi-même associé. Cette prime exige en conséquence une politique de transparence, ce qui n’est pas simple à mettre en place. En effet, le dirigeant ne se rend pas toujours compte des attentes du personnel, lequel, de son côté, a souvent peu conscience de la réalité économique de la structure. Ces considérations peuvent parasiter la bonne entente et la communication entre les responsables des cliniques et leurs collaborateurs, libéraux et salariés. C’est un gros souci qui renvoie à certaines lacunes de la formation dans les écoles vétérinaires : ces aspects de la gestion d’entreprise nous sont en grande partie étrangers, quand nous commençons notre carrière.

Nous n’avons pas trouvé de modèle adapté

Charles-François Louf, praticien équin et canin à Épinal (Vosges)

Dans notre clinique, nous ne pratiquons pas la rémunération sur objectif. Ce n’est pas faute d’y avoir songé. La question revient de manière récurrente lorsque nous réfléchissons, entre associés, aux moyens et aux méthodes pour motiver l’ensemble du personnel de la structure. Il en ressort toujours la crainte de devoir mettre en place une usine à gaz. Nous avions envisagé une rémunération avec un intéressement individuel sur les ventes au comptoir, mais cela aurait pénalisé les assistantes qui, en raison de leur planning, y sont moins présentes. A contrario, une prime égale pour toutes pourrait devenir source de tensions, compte tenu des efforts inégaux consentis par chacune d’elles. Nous n’avons pas encore trouvé le modèle applicable chez nous et qui ne nous mettrait pas en porte-à-faux vis-à-vis de la réglementation du Code du travail. Aussi, nous nous sommes orientés vers un système de primes non liées à l’intéressement. Du reste, la rémunération n’arrive jamais en tête dans les enquêtes sur la motivation du personnel. Nous privilégions quant à nous la formation : pour les vétérinaires salariés, bien entendu, mais aussi pour les auxiliaires, que nous poussons à valider leurs acquis par l’expérience (VAE) afin qu’elles passent un seuil dans la convention collective et bénéficient ainsi d’une meilleure rémunération. Nous plaçons la motivation sur la reconnaissance du métier, sur les compétences et sur les capacités d’initiative.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr