Panorama de l’élevage des chèvres laitières en France - La Semaine Vétérinaire n° 1574 du 28/02/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1574 du 28/02/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/CAPRINS

Auteur(s) : Mathilde Fragné*, Karim Adjou**

Le renouveau de l’élevage caprin a eu lieu dans les années 70, avec le soudain intérêt du grand public pour les fromages de chèvre, portés par une image bucolique, écologique, respectueuse du bien-être animal, aux antipodes du productivisme concomitant décrié par une partie de la population. La production caprine doit son développement à cette soudaine demande, surtout les élevages laitiers tels qu’ils se présentent actuellement, notamment ceux du principal bassin de production Centre-Ouest. La France est alors devenue le premier producteur européen de lait de chèvre.

L’élevage laitier et fromager est dominé par deux races : l’alpine et la saanen, utilisées en race pure ou en croisement. Ce sont les plus productives, avec respectivement 915 et 996 kg de lait par lactation. D’autres races comme la poitevine, la provençale, la corse, etc., sont essentiellement cantonnées à leur bassin d’origine ou dans les zones où leur rusticité est un atout capable de compenser leur plus faible production laitière.

AU NIVEAU NATIONAL

En 2012, les éleveurs français ont livré près de 495 millions de litres de lait de chèvre (voir tableau 1 en ligne), dont environ 41 % en provenance de Poitou-Charentes. Dans cette première région de collecte, comme en Pays-de-la-Loire, 97 % du lait produit a été livré, alors qu’en Rhône-Alpes, 45 % du lait produit a été transformé sur place.

Deux types d’organismes de taille variable, allant de la PME à la multinationale, collectent le lait de chèvre : les coopératives (62 % du lait) et les entreprises privées. Cinq groupes laitiers ou entreprises assurent à eux seuls 75 % de la collecte nationale.

Les volumes collectés varient selon la saison, une conséquence de la saisonnalité de la reproduction des chèvres. La collecte suit une courbe qui atteint son maximum aux alentours d’avril et mai. Afin de la lisser tout au long de l’année, les entreprises tentent d’inciter les éleveurs à désaisonner leur troupeau grâce à un prix de base plus élevé en hiver qu’en été, avec un différentiel de plus de 125 €/1 000 l en moyenne en 2012, et de gros écarts entre les régions (111 € pour le Centre-Ouest, versus 208 € pour le Sud-Est)1.

70 % des exploitations du socle national de référence (94 élevages caprins représentatifs répartis sur le territoire métropolitain) sont sous la forme sociétale et 30 % sous la forme individuelle2. Parmi les sociétés, deux tiers sont enregistrées en tant que groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec) et un tiers comme exploitations agricoles à responsabilité limitée (EARL). L’unité de main-d’œuvre (UMO) moyenne dans les élevages caprins s’élève à 2,34, dont 1,67 UMO intégralement consacrée à l’atelier caprin. Le salariat y est rare, avec seulement 0,2 UMO salariée par élevage en moyenne, soit un salarié à temps plein pour cinq exploitations.

AU NIVEAU DE L’EXPLOITATION

Le cheptel des élevages laitiers est composé en moyenne de 287 chèvres et de 101 chevrettes. Cependant, cette moyenne cache une grande hétérogénéité entre les exploitations. La taille moyenne des élevages individuels est de 198 chèvres, versus 296 pour les EARL et 355 pour les Gaec. Ce nombre varie également suivant les régions, allant de 143 chèvres par élevage en moyenne en Languedoc-Roussillon à 332 en Centre-Ouest (voir tableau ci-dessus).

En 2011, la production laitière annuelle moyenne d’un élevage laitier était de 248 655 l (voir tableau 2 en ligne). Associée à la vente d’animaux (chevreaux, etc.), elle a permis aux ateliers caprins de dégager cette année-là une marge brute moyenne de 87 541 € (soit 53 961 € par UMO caprine). Cependant, il existe une grande hétérogénéité entre les élevages selon leur taille, leur technicité, leur situation géographique et les autres ateliers associés. La moitié des éleveurs caprins spécialisés ont dégagé entre 10 000 et 30 000€ de revenu annuel (2011) par UMO familiale, alors qu’un tiers d’entre eux ont eu un revenu inférieur à 10 000 € et 14 % un revenu supérieur à 30 000 €. Dans le système “élevage et cultures de vente”, 43 % des exploitants ont dégagé un revenu supérieur à 40 000 €/UMO familiale. Enfin, la plus grande homogénéité est observée chez les éleveurs de caprins et de bovins viande, avec un revenu compris entre 10 000 et 30 000 €/UMO familiale pour 70 % d’entre eux.

  • 1 Groupe économie du bétail (GEB) (2013a) 2012 L’année économique caprine. Dossier économie de l’élevage, 433, 51p. et (2013b) Chiffres clés 2013, productions caprines, lait et viandes. Institut de l’élevage, Paris, 10p.

  • 2 Bossis N., Caramelle-Holtz E., Guinamard C., Babin G. (2013). Résultats 2011 des exploitations caprines laitières et fromagères – Synthèse nationales des réseaux d’élevage et de l’appui technique. Collection Résultats annuels. Réseaux d’élevage pour le conseil et la prospective – Institut de l’élevage, Paris, 40p.

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