Les antiparasitaires en pharmacies reculent de 1 à 2 % en 2013

Les chiffres se suivent et se contredisent ! En 2013, malgré un contexte réglementaire et concurrentiel favorable, les pharmacies françaises n’auraient pas augmenté leurs ventes d’antiparasitaires externes (APE) ou internes (API) pour chiens et chats. Elles auraient même diminué de 1,9 % pour les API et de 0,6 % pour les APE, selon le panel Celtipharm qui compte environ 4 600 pharmacies. Ce panel représentatif est jugé fiable, car il rassemble environ 20 % des officines. Il mesure leurs ventes en prix public toutes taxes comprises.

Ces chiffres contredisent les statistiques quasi exhaustives de l’Association interprofessionnelle d’études du médicament vétérinaire (AIEMV). Pour elle, les ventes en pharmacies ont progressé de 13,8 %, alors que celles des vétérinaires stagnent à + 0,6 % (hors pet-food).

Déclarations et ventilation approximatives

Pourquoi de telles divergences ? D’abord parce que les chiffres ne mesurent pas la même chose. Le panel Celtipharm calcule en temps réel les ventes au public des pharmacies. Il est représentatif des chiffres d’affaires réalisés dans le circuit officinal en prix de vente public. Aucun panel sérieux de ce type n’existe aujourd’hui pour le circuit vétérinaire.

À l’inverse, l’AIEMV part des déclarations volontaires des volumes vendus par ses adhérents (distributeurs en gros et laboratoires). Elle ne mesure donc pas de vrais chiffres d’affaires de ventes des ayants droit, mais des volumes distribués et valorisés au tarif fabricant – 10 %. Les produits qui bénéficient de remises supérieures à 10 % ou les unités gratuites sont valorisés au même prix. Les ventes directes des laboratoires aux ayants droit ne sont pas toutes bien déclarées à l’AIEMV. Ainsi, la ventilation par ayant droit est approximative. Enfin, pour le circuit vétérinaire, l’AIEMV est quasi exhaustive, incluant même les fabricants de pet-food. Mais elle ne l’est pas pour les autres circuits de distribution, notamment les officines. Ainsi, les ventes de Clément-Thékan ou de Biocanina ne sont pas incluses dans les statistiques de l’AIEMV.

Deux tiers des vermifuges Clément-Thékan ou Biocanina

Pourtant, rien qu’à eux deux, ces laboratoires spécialisés représentent environ les deux tiers des ventes des API en pharmacies (plus de 11 millions d’euros) et environ le quart des APE (plus de 13 millions) selon le panel Celtipharm. Les ventes d’antiparasitaires Clément-Thékan ou Biocanina ont diminué de 5 à 10 % l’an dernier. Alors qu’à l’inverse, celles en officines des laboratoires dits vétérinaires (Merial, Bayer, MSD, Novartis, Zoetis, etc.) ont stagné en APE (+ 1,4 %) ou augmenté en API (+ 12,1 %), avec évidemment de fortes disparités selon les industriels.