Une nouvelle arme contre le prurit chez le chien

Zoetis met en avant l’efficacité, la rapidité et l’innocuité de son nouveau produit, Apoquel®, à base d’oclatinib, un inhibiteur des Janus kinases (^{voir schéma}). D’après les études du laboratoire, ce médicament permet de réduire le prurit chez le chien dès une à trois heures après la première dose administrée. Les essais sur le terrain le confirment, avec une réduction du prurit quatre heures après le traitement chez des chiens atteints de dermatites allergiques.

Apoquel(r) permet également, sur le long terme, une amélioration des lésions cutanées en associant des effets secondaires limités (vomissements et diarrhée). Par ailleurs, il n’est pas rapporté d’interaction médicamenteuse. Bien entendu, ce médicament ne dispense pas de rechercher la cause des symptômes.

Une nouvelle stratégie antiprurit

Jusqu’à présent, il existait trois options thérapeutiques pour la prise en charge du prurit :

– l’utilisation de traitements topiques, « avec un rapport entre l’énergie déployée par le propriétaire et un résultat parfois insuffisant », souligne Zoetis ;

– le recours aux corticoïdes, « avec des effets secondaires importants et des usages abusifs conduisant souvent à de graves complications » ;

– l’emploi de la ciclosporine, « avec un délai de trois à quatre semaines avant de voir les premiers effets bénéfiques ».

Apoquel(r) s’emploie chez les chiens de plus de douze mois et d’un poids supérieur à 3 kg, à la dose de 0,4 à 0,6 mg/kg, administrée oralement deux fois par jour pendant 14 jours. Les comprimés sont sécables et peuvent être donnés avec ou sans nourriture. La durée du traitement est à moduler selon la sévérité du prurit et l’allergie cutanée sous-jacente. Par exemple, chez un chien qui présente un prurit chronique de dermatite allergique ou atopique, il est envisageable de commencer par 0,4 mg/kg deux fois par jour pendant 14 jours, puis de continuer avec la même dose une seule fois par jour en entretien.

Les mécanismes du prurit mieux connus

La pathophysiologie du prurit chez les chiens atopiques est de mieux en mieux connue¹. Lors d’une nouvelle exposition à un même allergène, les cellules de Langerhans présentent l’allergène aux lymphocytes T auxiliaires. Les lymphocytes T auxiliaires de type 2 (Th2) produisent alors une cytokine, l’IL-31, qui active les neurones sensoriels du derme et induit le prurit. Du côté du système immunitaire, les kératinocytes et les cellules de l’immunité innée sont activés et relarguent des cytokines proinflammatoires. Un processus inflammatoire se met donc en place. Ainsi, les systèmes nerveux et immunitaire agissent en synergie lors de prurit.

• 1 R. Marsella, C.A. Sousa, A.J. Gonzales et V.A. Fadok : Current understanding of the pathophysiologic mechanisms of canine atopic dermatitis. J. of the Am. Vet. Med. Ass., July 15, 2012, vol. 241, n° 2, pp. 194-207.