Tremblante du mouton : contamination des agneaux in utero - La Semaine Vétérinaire n° 1573 du 21/02/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1573 du 21/02/2014

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Auteur(s) : Karim Adjou

La nature infectieuse de l’agent transmissible de la tremblante a conduit les chercheurs à étudier les modalités de la transmission verticale de la maladie. L’infectiosité des placentas chez les ovins a été démontrée et confirmée, ainsi que la présence de la protéine prion dans les tissus de l’appareil génital. Par inoculation à la souris, le caractère infectieux du liquide amniotique, de l’utérus, de l’ovaire, des cotylédons et du fœtus a été montré dès 1996. Cependant, il a toujours été difficile de définir les modalités précises de cette transmission maternelle.

La voie orale est communément admise, notamment la contamination périnatale de l’agneau par les annexes fœtales qui souillent abondamment le périnée, la mamelle et l’environnement. L’hypothèse d’une transmission avant la naissance, in utero, n’est pas actuellement soutenue par la plupart des chercheurs. Les différentes voies possibles d’infection chez l’animal, ainsi que le manque de connaissances dans le passé sur le rôle du gène PRNP (codant pour la protéine du prion) dans le contrôle de la sensibilité à la tremblante, ont longtemps contribué à la difficulté d’en apporter la preuve formelle.

Transmission malgré les méthodes de prévention usuelles

Dans cette étude1, les auteurs ont choisi des brebis au génotype PRNP connu, résistant ou sensible à la tremblante, issues d’un troupeau de race cheviot chez lequel la maladie est endémique. Des techniques de transfert d’embryons sont utilisées pour leur implanter des fœtus indemnes de tremblante, mais de génotypes sensibles. Ces brebis sont ensuite infectées expérimentalement par une souche naturelle de tremblante et une souche expérimentale nommée SSBP/1, qui peut être différenciée par l’histologie, la génétique ou le typage moléculaire. Ils ont ensuite cherché des preuves de la transmission du SSBP/1 à la descendance.

Des signes cliniques de la tremblante sont apparus chez la descendance, mettant en cause les deux souches. Cependant, l’infection par la souche SSBP/1 n’a pu être mise en évidence que chez les agneaux nés de mères génétiquement sensibles. Ceux-ci n’ont pas été protégés par les mesures d’hygiène généralement utilisées afin de prévenir l’infection des produits (le lavage des embryons selon les normes internationales de la société de transferts d’embryons, ou la césarienne associée à la séparation complète d’avec la mère dès la naissance), ce qui tend à prouver une contamination in utero.

  • 1 J.D. Foster, W. Goldman et N. Hunter : « Evidence in sheep for pre-natal transmission of scrapie to lambs from infected mothers », PlosOne, nov. 2013 ; doi : 10.1371/journal.pone.0079433.

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