Une histoire culturelle savoureuse

Le chat est le seul animal qui soit arrivé à domestiquer l’homme », écrivait l’anthropologue Marcel Mauss. Classiquement située en Égypte ancienne, 2 000 ans avant notre ère, la domestication du félin serait en réalité bien antérieure, comme le montre la découverte à Chypre, en 2004, d’une sépulture vieille de 9 500 ans : à côté du défunt repose un chat. La vénération que les Égyptiens lui témoignaient n’en reste pas moins extraordinaire. Divinisé et surprotégé, le petit animal a aussi beaucoup été momifié.

L’engouement pour le chat s’étend ensuite à tout l’Empire romain, jusqu’à ses confins asiatiques et, de là, en Inde, en Chine et au Japon.

En Europe pourtant, l’Église chrétienne fait de lui un animal maléfique. Il est longtemps ostracisé, sacrifié… et mangé. Les hauts et les bas de la relation homme-chat, toujours passionnelle, ont généré une culture populaire particulièrement inventive. Roger Maudhuy la revisite d’une plume allègre avec l’enthousiasme de la curiosité. Tout y passe : contes, légendes, croyances paysannes, citations, proverbes, chats célèbres (réels ou imaginaires) et mêmes quelques recettes. Saviez-vous qu’avant d’être l’objet de soins vétérinaires, le chat était parfois prescrit comme remède Dix pages croustillantes rappellent cette étrange panacée. Un livre à la fois érudit et léger, généreusement illustré, à offrir ou à s’offrir.

Les chats et les hommes : une histoire extraordinaire, texte de Roger Maudhuy, éditions Ouest France, 144 pages, 22,3 x 26,5, 230 photos, 24,90 €.