Les journées 3R ont 20 ans : rétrospectives et prospectives - La Semaine Vétérinaire n° 1565 du 20/12/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1565 du 20/12/2013

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SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

Les Rencontres autour des recherches sur les ruminants (3R), organisées conjointement par l’Inra et l’Institut de l’élevage, ont fêté leur 20e anniversaire au centre des congrès de La Villette à Paris, les 4 et 5 décembre derniers.

En introduction, Jacques Agabriel (Inra de Clermont-Theix) a présenté une rétrospective des thématiques traitées par les 3 200 travaux de recherche concernant l’élevage des ruminants présentés en 20 ans et, avec le comité scientifique des 3R, analysé leurs évolutions. Systèmes d’élevage, nutrition, génétique, qualité des produits, pâturages et fourrages, reproduction bovine et santé des ruminants, par exemple, ont été des thèmes récurrents, mais des thèmes émergents se sont développés, comme le bien-être animal, l’impact environnemental des élevages et la sélection génomique, notamment

Une recherche active et en évolution

Cette année, l’accent a notamment été mis sur une nouvelle évolution majeure des systèmes d’alimentation Inra à travers les résultats du projet Systali, présenté par Daniel Sauvant (Inra AgroParisTech). Les équations qui quantifient les réponses digestives des animaux aux variations de régimes alimentaires sont intégrées dans un modèle mécaniste de la digestion, qui prend en compte les phénomènes de transit et les interactions digestives liées au niveau d’ingestion, à la proportion de concentrés et à la balance protéique du rumen. La matière organique fermentée dans le rumen, la prévision du flux de protéines microbiennes jusqu’au duodénum, les rejets urinaires sont également calculés de façon plus précise.

En génétique, des locus de caractères quantitatifs (régions du génome qui portent des mutations associées à un caractère) sont identifiés comme affectant, pour certains, la mortalité embryonnaire, pour d’autres, la composition fine du lait en protéines chez les trois races de vaches laitières françaises (montbéliarde, normande et holstein). Ces découvertes constituent une première étape pour entreprendre une sélection génomique visant à diminuer ou à augmenter la fréquence de ces mutations.

Les perspectives offertes par l’épigénétique pour la filière bovine ont également été abordées pour la première fois, en prenant en compte les effets environnementaux sur la construction du phénotype. En effet, ce dernier est, selon Hélène Jammes (Inra de Jouy-en-Josas), la résultante d’interactions entre le génotype et l’environnement, dont les marques épigénétiques constituent une mémoire des événements de la vie. Les informations relatives à l’état de l’épigénome pourraient ainsi être intégrées dans la sélection en élevage.

De plus, les index de synthèse utilisés pour la sélection génétique des ruminants nécessitent d’être réactualisés selon les pondérations économiques et techniques actuelles et les nouveaux caractères. Tel est l’objectif du projet Casdar Osiris (2012-2014) présenté par Jean Guerrier (Institut de l’élevage).

Des progrès à envisager en élevages de ruminants

Des prospectives d’avenir ont été présentées par Jean-Louis Peyraud (direction scientifique Inra). En effet, alors que la demande mondiale en produits animaux augmente, la France, malgré ses nombreux atouts, manque de compétitivité et le métier d’éleveur reste peu attractif. Les demandes sociétales de bien-être animal et de respect de l’environnement s’imposent. Face à ces questions, plusieurs leviers sont proposés pour agir et aller vers des systèmes d’élevage multiperformants. La valorisation des fourrages (en particulier l’herbe pâturée) et l’utilisation des légumineuses (qui sont une source de protéines de grande valeur et permettent une économie d’engrais) sont à discuter avec les producteurs, souvent réticents à changer leurs habitudes et à perdre en sécurité. Ajuster la conduite du troupeau (par exemple en limitant les concentrés, en allongeant les durées de lactation et en réduisant celle de l’élevage des jeunes) peut également favoriser la valorisation des fourrages, la réduction des émissions d’élevage et l’amélioration de la productivité du travail de l’exploitant. Une sélection génétique des animaux les plus robustes et les plus efficaces peut aussi améliorer les performances du troupeau. Enfin, mieux intégrer l’exploitation dans son territoire et dans sa filière, avec le développement des signes ou labels correspondants, est une solution à envisager. La France est considérée comme une référence en termes de qualités sanitaire et organoleptique de ses produits, et cela mérite d’être valorisé.

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