L’apprentissage de la médecine doit suivre la multiplicité des savoirs - La Semaine Vétérinaire n° 1565 du 20/12/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1565 du 20/12/2013

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Auteur(s) : Sophie Vigneron

Face à l’explosion des connaissances et à la multiplication de l’information scientifique, des adaptations sont à apporter à l’enseignement vétérinaire, estime Jean-Michel Vandeweerd, invité de la séance de l’Académie vétérinaire de France du 14 novembre dernier.

En 2006, le volume de l’information issue d’Internet était trois millions de fois plus important que celui contenu depuis toujours dans les livres », a indiqué Jean-Michel Vandeweerd, professeur à l’université de Namur (Belgique), lors de la séance académique du 14 novembre. De fait, les savoirs que l’homme peut acquérir ne représentent qu’une infime partie des connaissances disponibles. Malgré cela, l’apprentissage ne doit pas se faire de manière superficielle. Des réformes sont ainsi à entreprendre pour celui de la médecine vétérinaire. « Aujourd’hui, apprendre la médecine vétérinaire, ce n’est pas accumuler des connaissances, mais apprendre à gérer des situations nouvelles parfois complexes », a-t-il souligné.

Permettre la mobilisation des connaissances

En effet, il convient de composer avec tous les savoirs acquis pour résoudre les problèmes qui se posent. Le transfert de connaissances (c’est-à-dire le passage de celles-ci à la solution du problème) est la clé de l’apprentissage. Il faut laisser aux étudiants la possibilité de mobiliser leurs connaissances. Offrir des tâches en lien avec la pratique, où ils peuvent être actifs, est une source de motivation pour eux. L’utilisation des référentiels de compétences et l’identification de familles de situations sont également précieuses.

Réduire le nombre de disciplines enseignées

Une autre nécessité, en médecine vétérinaire, est de réduire le nombre de matières enseignées. Le constat est simple : si l’élève n’a pas le temps de travailler seul, il ne peut y avoir de participation active de sa part. De plus, aujourd’hui, chaque professeur est de plus en plus spécialisé dans sa matière. Il lui est impossible de livrer toutes ses connaissances aux étudiants, et cela dans chaque matière. Par ailleurs, ces derniers utilisent facilement l’informatique, ce qui pourrait être mis à profit pour rechercher l’information scientifique. « Or beaucoup d’entre eux ne savent pas utiliser un méta-moteur de recherche », constate un membre de l’académie.

Encourager la médecine factuelle

L’evidence based medicine consiste à « trouver dans l’information scientifique le meilleur niveau de preuves pour influencer la décision à prendre », a précisé Jean-Michel Vandeweerd. L’université de Nottingham (Grande-Bretagne) a créé une unité consacrée à ce principe1, ce qui montre son importance dans l’apprentissage de la médecine vétérinaire.

Pour les praticiens sur le terrain, un certain nombre de difficultés sont mises en évidence, notamment le manque de temps pour la lecture d’articles, un accès difficile aux revues scientifiques, la nécessité d’avoir des bases en épidémiologie clinique, ou encore l’obligation de rapidité dans les décisions thérapeutiques. Mais pour l’enseignement vétérinaire, l’evidence based medicine est à encourager. Pour cela, les publications de haut niveau devraient être plus nombreuses. En effet, le nombre de synthèses méthodiques (le palier le plus élevé dans la pyramide des preuves) est faible. Pour favoriser une élévation des publications, il serait utile de fournir des lignes directrices. De plus, des résumés devraient être disponibles pour les praticiens, car les synthèses méthodiques sont d’un abord compliqué.

Impliquer les vétérinaires dans la formation

Les praticiens aussi peuvent contribuer à l’amélioration des publications. Les synthèses méthodiques ou les études contrôlées, randomisées en double aveugle, ne sont pas les seules utiles. Ils sont les premiers à voir des cas cliniques et les descriptions de cas sont essentielles. Il faut les encourager et les aider à publier.

En outre, les praticiens jouent aussi un rôle dans l’enseignement, qui mérite d’être encadré. « La notion de compagnonnage est forte en médecine vétérinaire, souvent un stagiaire accompagne un vétérinaire », fait remarquer le conférencier. Le praticien pourrait participer à l’acquisition de certains objectifs par l’étudiant qu’il accepte en stage.

Tout cela sans oublier la place de l’enseignant dans l’apprentissage de la médecine vétérinaire. « Peut-être faudrait-il se souvenir qu’en plus des compétences scientifiques, il faut aussi sélectionner les enseignants sur leur volonté d’apprendre, leur amour d’enseigner, l’attention qu’ils portent à leur auditorat », a conclu André-Laurent Parodi, membre de l’Académie vétérinaire de France.

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