Monitoring et surveillance anesthésique des nouveaux animaux de compagnie - La Semaine Vétérinaire n° 1564 du 13/12/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1564 du 13/12/2013

Formation

NAC

Auteur(s) : Minh Huynh*, Hélène Vandenberghe**

Fonctions :
*résident ECZM, praticien au CHV Frégis. Article tiré d’une conférence présentée lors du congrès annuel du Genac au Puy du Fou, en septembre 2013.

Le bon déroulement de l’anesthésie tient une place prépondérante dans la réussite d’un traitement chirurgical chez les Nac. La surveillance anesthésique nécessite de l’habitude, de l’attention et des réflexes. Quelques outils de monitoring aident à effectuer un suivi correct et la connaissance des complications les plus fréquentes permet de les déceler rapidement et de réagir de façon adaptée.

MÉTHODES DE SURVEILLANCE

→ Contrôle des réflexes : avec la profondeur de l’anesthésie, quelques réflexes disparaissent au fur et à mesure et doivent être mesurés régulièrement tout au long de l’intervention. Ainsi, la perte de conscience précède la disparition du réflexe de relever. Le réflexe palpébral, puis le cornéen (notamment utile chez les oiseaux), disparaissent ensuite.

→ Monitoring de la fonction cardiaque : l’électrocardiogramme (ECG), installé à l’aide de pinces crocodile, de pads ou d’aiguilles insérées à travers un pli de peau et sur lesquelles sont fixées les électrodes du moniteur (notamment chez les oiseaux et les reptiles) permet une surveillance efficace. Néanmoins, chez ces animaux dont la fréquence cardiaque est souvent élevée, les arythmies sont parfois difficiles à reconnaître. Si la clinique ne dispose pas d’ECG, le stéthoscope est un moyen de contrôle utile et simple d’utilisation. Le Doppler est le dispositif de choix chez les reptiles. Pour les autres espèces, il peut être installé sur l’artère médiane de l’oreille (lapin), sur l’artère fémorale (petits mammifères) ou posé sur le cœur. Il permet d’effectuer une surveillance cardiaque tout aussi fiable. L’oxymètre de pouls, installé sur les artères périphériques de la langue, des oreilles, des membres, de la queue, des coussinets, ou sur le cordon testiculaire du lapin, reflète le degré de saturation et est utile chez les petits mammifères. Il sert notamment à vérifier l’absence de collapsus alvéolaire, dont le risque d’apparition s’accroît en sortie d’anesthésie chez ces espèces qui ont une capacité respiratoire limitée.

→ Monitoring de la fonction respiratoire : le capnographe demeure le mode de surveillance de choix pour l’anesthésie des petits mammifères. Son utilisation nécessite l’intubation de l’animal (possible chez le lapin, le cobaye, le chinchilla et le rat) ou le branchement du capteur à un masque d’anesthésie (avec dans ce cas une précision moindre). L’idéal est de recourir à un capnographe dit sidestream, qui permet de détecter les faibles émissions de CO2 émises par les mammifères. Le métabolisme des lapins, des rongeurs et des oiseaux est élevé et les modifications cardiaques sont souvent trop tardives pour être corrigées. Le capnographe permet, en revanche, de mesurer la quantité de CO2 expirée et de corriger précocement des défauts de ventilation. Parmi les principales anomalies de tracé capnographique rencontrées, la réinspiration est fréquente chez les Nac en raison de l’importance de l’espace mort. Il convient donc de diminuer l’espace mort mécanique ou d’augmenter le débit d’oxygène pour flusher le circuit. La capnométrie doit se situer entre 40 et 50 mmHg.

→ Surveillance de la température : le dispositif le plus fiable demeure la sonde rectale.

COMPLICATIONS PERANESTHESIQUES

→ Retard au réveil : fréquent chez les petits animaux, il peut être caractérisé par une absence de réaction au pincement après l’anesthésie. Ce retard est imputé à un surdosage anesthésique ou analgésique, un défaut d’élimination anesthésique, une hypothermie, ou encore un sous-dosage analgésique chez les rongeurs et les lagomorphes. Dans ce dernier cas, il convient alors d’ajouter un analgésique à métabolisation rapide, de type fentanyl, et d’évaluer la réponse de l’animal.

→ Apnée : ce phénomène est fréquent, d’autant plus que peu de NAC peuvent être intubés lors de l’anesthésie. Il faut alors ventiler l’animal, vérifier l’intégralité des voies respiratoires, l’absence d’hyperoxygénation et de surdosage médicamenteux.

→ Le réveil peranesthésique : fréquent lui aussi, il exige de cesser tout stimulus douloureux, d’administrer un agent anesthésique hypnotique (de type propofol ou alfaxalone) ou d’augmenter le débit en oxygène afin de favoriser la diffusion de l’isoflurane.

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