Définir les cibles thérapeutiques pour choisir la bonne plante

Des symptômes au traitement ». Cette thématique retenue pour l’atelier du Groupe d’étude en biothérapies (GEB) au dernier congrès de l’Afvac à Nantes, en novembre dernier, visait à illustrer les approches phytothérapique et homéopathique, en prenant le grasset comme exemple. « La phytothérapie se distingue de l’allopathie car elle s’efforce de soigner un organisme plutôt que de supprimer un symptôme », a résumé Claude Faivre, ancien praticien et responsable du laboratoire Wamine. Notre confrère s’est appuyé sur le cas d’Arthur, un caniche croisé de huit ans présentant une boiterie postérieure droite avec suppression momentanée de l’appui, pour brosser les fondements de cette thérapie par les plantes. La démarche du phytothérapeute débute par un diagnostic précis de la maladie. Ici, l’animal présente une atteinte de la membrane synoviale, sans lésion du cartilage : c’est une arthrite. « L’administration d’un anti-inflammatoire non stéroïdien en réduirait les composantes douloureuses et inflammatoires, mais gênerait le processus naturel de résolution. Le recours à une plante, le cassis dans ce cas, présente l’avantage d’associer un ensemble de principes actifs dont l’action globale et synergique vise aussi les autres composantes de l’atteinte (œdème, contracture musculaire), en favorise la réparation, et sans les effets indésirables connus des AINS. »

Des compétences en médecine et botanique

Mais encore faut-il, d’une part, maîtriser le processus inflammatoire et les étapes de son évolution et, d’autre part, la composition des plantes médicinales et les propriétés de leurs principes actifs majeurs. Pour Arthur, les cibles du traitement sont la douleur, l’inflammation, l’œdème et la destruction du cartilage. Le cassis apparaît alors comme le remède le mieux adapté, car il contient des flavonoïdes, des acides phénols et des oligomères proanthocyanidoliques qui combinent des propriétés anti-inflammatoires, anti-oxydantes, antalgiques, protectrices vasculaire et membranaire, vasoconstrictrices, diurétiques et antidégénératives du collagène, entre autres. « L’efficacité de la phytothérapie repose sur ce totum de principes actifs complémentaires contenu dans chaque plante. » Selon le cas et dans l’objectif d’une efficacité maximale, il est opportun d’en associer plusieurs. Ici, la reine des prés, diurétique et anti-inflammatoire, et la valériane, spécifique du système Gaba pour la myorelaxation, se joindront judicieusement au cassis dans la préparation. Et quid d’Arthur ? « Il va très bien. Il joue, court et saute… »