Abord du cheval atteint d’une maladie respiratoire - La Semaine Vétérinaire n° 1564 du 13/12/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1564 du 13/12/2013

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean

Fonctions : praticienne à Avrillé (Maine-et-Loire). Article tiré de la formation organisée par la commission équine de la SNGTV, le 26 novembre 2013 à Aix-les-Bains.

COMMÉMORATIFS ET ANAMNÈSE

La consultation d’un cheval qui présente une affection respiratoire débute par le recueil des commémoratifs : âge, activité de l’animal (exercice et type d’utilisation), vaccinations (grippe, rhinopneumonie, gourme), vermifugations, environnement de vie (pré, paddock, boxe, litière utilisée), alimentation (foin, concentrés).

L’anamnèse est importante pour orienter la démarche diagnostique : temps écoulé depuis le début des signes cliniques (toux, jetage, bruits anormaux, intolérance à l’effort), caractéristiques du jetage s’il existe, autres chevaux atteints, éventuels symptômes associés (hyperthermie, anorexie, perte de poids), etc.

EXAMEN CLINIQUE

L’examen clinique débute par la prise de la température rectale. Cette dernière fait partie de l’anamnèse, de l’examen et du suivi des affections respiratoires. Une hyperthermie marquée est observée lors d’infection virale (grippe ou rhinopneumonie), de gourme ou d’infection bactérienne des voies respiratoires profondes, souvent associée à une baisse d’appétit et à une perte de poids. Chez le cheval adulte, des températures situées entre 38 et 38,5 °C sont souvent le témoin d’une inflammation lors d’affections chroniques des petites voies respiratoires. Dans ce cas, la prise de température matin et soir, et avant les exercices sportifs, est indispensable. La propreté des naseaux informe principalement sur l’état des voies respiratoires supérieures, mais aussi sur celui des voies respiratoires profondes. L’hypertrophie et la sensibilité des ganglions mandibulaires et rétropharyngiens sont à rechercher, notamment en cas d’hyperthermie isolée. La déformation et la percussion anormale des sinus orientent vers une sinusite. L’examen clinique se termine par l’étude de la courbe respiratoire et l’auscultation cardiopulmonaire. La fréquence de base se situe aux alentours de 10 à 20 mouvements par minute. Les dyspnées expiratoires, qui caractérisent les bronchospasmes (accès de pousse), s’observent au niveau du flanc et des naseaux. Chez les chevaux qui en sont atteints, sont notés, durant l’inspiration, un affaissement des naseaux et une dilatation de la cage thoracique et, durant l’expiration, un affaissement légèrement retardé de la cage thoracique avec la participation des muscles abdominaux au niveau du flanc. Il est recommandé d’utiliser un sac pour améliorer l’auscultation respiratoire : les anomalies à rechercher sont une augmentation de l’intensité des bruits normaux, ainsi que les bruits surajoutés (sifflements ou crépitations).

ENDOSCOPIE

L’endoscopie (ou la vidéo-endoscopie) est l’examen complémentaire indispensable lors d’affection respiratoire (bruit et/ou intolérance à l’effort, jetage dont épistaxis, etc.). L’objectif est de visualiser directement les appareils respiratoires supérieur et profond : les cornets naseaux, le pharynx, les poches gutturales, le larynx, la trachée et les bronches (voir encadré).

TECHNIQUE DE L’ENDOSCOPIE

→ Introduction de l’endoscope dans un naseau : le guider d’une main et le plaquer ventralement et médialement dans le naseau avec l’autre main.

→ Progression dans le méat ventral : observation des méats moyen et dorsal, des volutes de l’ethmoïde et du cornet dorsal (éviter de traumatiser l’ethmoïde).

→ Observation du naso-pharynx.

→ Observation du larynx : test d’obstruction des naseaux (peut provoquer un déplacement dorsal du voile du palais), slap-test (détection d’une hémiplégie laryngée), toucher de la paroi, instillation d’eau (appréciation de la déglutition).

→ Poches gutturales (après sédation) : passer un guide semi-rigide dans le canal de l’endoscope (cathéter endoscopique, pince à biopsie) et l’engager sous le clapet cartilagineux de la trompe auditive (du côté du naseau par où l’endoscope est entré) ; suivre ce guide avec l’endoscope pour le faire entrer dans la poche gutturale.

→ Trachée : faire pénétrer l’endoscope dans la trachée en profitant de l’ouverture maximale du larynx lors d’une inspiration ; progresser jusqu’à la Carina (bifurcation des bronches primaires).

→ Bronches : pénétrer dans l’une ou l’autre des bronches et progresser le plus loin possible.

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