Retraite : fonctionnement, calcul et cas pratiques - La Semaine Vétérinaire n° 1562 du 29/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1562 du 29/11/2013

Entreprise

ET VOUS

Auteur(s) : Catherine Bel

Régimes, calcul des pensions, constitution d’un capital sont autant d’éléments à appréhender avant de partir à la retraite. Décryptage en quatre cas concrets.

Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le fonctionnement de leurs régimes de retraite, sur le montant à percevoir et, surtout, sur les solutions à mettre en place face à une baisse de revenus prévisible. À quel âge et avec quelle pension un vétérinaire peut-il prendre sa retraite ?

ÂGE DE DÉPART ET PENSION ASSOCIÉE

La retraite pleine et entière

Les pensions sont entières, sans autre condition, si le départ à la retraite a lieu entre 65 et 67 ans (selon l’année de naissance) dans le cadre du régime de base, et à 65 ans dans celui du régime complémentaire.

Pour partir avant, toujours avec une retraite pleine et avec le régime de base, il convient de remplir certaines conditions d’âge et de nombre de trimestres acquis. Ainsi, il est possible de partir entre 61 et 62 ans (selon l’année de naissance) si vous cumulez le nombre de trimestres requis. Par exemple, un vétérinaire né en 1954 peut prendre sa retraite aujourd’hui, à 61 ans et 9 mois, avec une pension pleine et entière, s’il a acquis 165 trimestres.

La retraite avec décote

La pension de ceux qui veulent partir plus tôt à la retraite, mais qui n’ont pas le nombre de trimestres nécessaire, subit une décote. Pour le régime de base, elle est de 1,25 % par trimestre manquant (par rapport au nombre total requis ou à l’âge de départ pour une retraite entière), dans la limite de 25 %. Dans le régime complémentaire, elle est également de 1,25 % par trimestre manquant (par rapport à l’âge de départ pour une retraite pleine), dans la limite de 25 %.

Mieux vaut en outre rester attentif à la validation des trimestres dus pour les enfants (jusqu’à huit par enfant), pour le service militaire, etc. En effet, en augmentant le nombre de trimestres acquis, la décote décroît.

Il est en outre possible de racheter des trimestres, pour un coût qui varie alors selon l’âge, le type de rachat et l’avantage fiscal qui en découle. Il convient de faire le calcul.

ANTICIPER ET COMPLÉTER

Avec la réforme (qui n’est pas encore définitivement votée), il devrait être plus facile d’acquérir des trimestres, mais le nombre requis augmenterait de six, entre 2020 et 2035, sauf pour les personnes nées avant 1958.

Par exemple, un vétérinaire né en juin 1958, âgé de 55 ans en 2013, décide de partir à la retraite à 64 ans, en juin 2022. Il cumulera alors 166 trimestres, une pension du régime de base à taux plein et une pension avec décote de 5 % du régime complémentaire. Après la réforme, il devrait être titulaire de 167 trimestres. Donc, en partant à 64 ans, il ne percevra que 98,75 % de sa pension du régime de base (décote de 1,25 %), la décote du régime complémentaire restant inchangée.

Il est conseillé dans ce cas d’anticiper la retraite, ce qui nécessite de structurer son patrimoine, afin de générer des revenus complémentaires. Ils permettront de compléter les pensions, mais aussi d’assurer au conjoint survivant, le cas échéant, les revenus nécessaires, en plus de la réversion des différents régimes de retraite.

Au final, quel sera le montant de votre retraite ? Quels seront vos revenus complémentaires ? D’après les dossiers étudiés, la retraite du régime de base est de l’ordre de 8 000 à 9 000 € par an, celle du régime complémentaire, selon la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV), de 15 703 € (retraite moyenne payée à tous les retraités en 2011), soit une retraite globale estimée à 24 000 €.

Par exemple, si l’objectif d’un vétérinaire pour sa retraite est de 48 000 € nets, avec des pensions de 24 000 €, les revenus complémentaires nécessaires sont également de 24 000 €. En retenant une hypothèse prudente, cela suppose donc de constituer un capital avec une rentabilité nette des investissements de 3,5 %.

REPÉRER LES INVESTISSEMENTS RENTABLES

La constitution d’un capital pour la retraite est dopée par les économies d’impôts et les taux de crédit bas.

En période de crise, il est préférable de rechercher des investissements de rendements plutôt que de plus-values. Ainsi, ceux assortis d’économies d’impôts sont à privilégier.

Loi Duflot

Dans le cadre d’un investissement immobilier en loi Duflot, la réduction d’impôt est considérée comme un rendement de 18 %, qui s’ajoute aux loyers pour financer la constitution du capital. Il est également intéressant de profiter des taux d’emprunt encore très bas.

Tous ces éléments aident à constituer son capital, au moindre coût. Par exemple, un vétérinaire achète un appartement en région parisienne, dans le cadre de la loi Duflot, pour un montant de 175 851 €. Il finance cet investissement par un prêt amortissable au taux de 3,13 % sur 20 ans. Les économies d’impôts sur les neuf premières années sont estimées à 31 653 €. Le coût d’acquisition du bien est évalué à 116 117 € et l’effort d’épargne à 433 € par mois.

Loi Malraux

Ce dispositif offre un rendement de 18 à 21 %, selon les résidences, grâce à la réduction d’impôt en plus des loyers et des éventuelles plus-values.

SCI

Quant aux propriétaires d’une société civile immobilière (SCI), avec des revenus fonciers bénéficiaires désormais taxés jusqu’à 60,5 %, deux solutions efficaces sont à considérer :

> l’investissement en déficit foncier, qui consiste à acheter un bien ancien et à réaliser les travaux en partie déductibles. Cette option est très efficace, car l’économie d’impôt se fera dans votre tranche d’imposition (jusqu’à 60,5 %) ! ;

> l’acquisition de la nue-propriété d’un bien à crédit, afin de bénéficier d’une belle décote (40 à 55 %) sur le prix d’achat. Certes, vous ne percevrez aucun revenu, mais quel intérêt si ceux-ci sont taxés à 60,5 % ! L’objectif est de récupérer la pleine propriété au moment de la retraite. En attendant, les intérêts d’emprunt sont déduits des autres revenus fonciers.

Il convient de préciser que la nue-propriété, la loi Malraux et le déficit foncier sont hors plafonnement des niches.

OPTIMISER SON PATRIMOINE

Proche de l’âge de la retraite, mieux vaut privilégier les rendements plutôt élevés et, si possible, peu ou pas imposés. Il faut alors faire muter son patrimoine, vendre les biens peu rentables, par exemple ceux dont la rentabilité après impôt est inférieure à 2 %. Il convient de prendre ses plus-values immobilières et de profiter de la mesure favorable sur la taxation jusqu’au 31 août 2014. Mais aussi de privilégier l’investissement immobilier de rendement dans le cadre du statut de loueur en meublé non professionnel, comme les Établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou les résidences étudiantes qui offrent une rentabilité nette de 4,5 à 5 %, peu ou pas imposée durant de nombreuses années, grâce à l’amortissement.

Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI de bureaux/ boutiques), avec une rentabilité de l’ordre de 4,5 à 5 %, sont également à retenir, à condition d’opter pour l’enveloppe fiscale de l’assurance-vie. Cela permet de bénéficier encore d’une fiscalité plus favorable, malgré tout.

Enfin, il convient de panacher cette solution avec le fonds euros pierre (bureaux et boutiques avec un rendement de l’ordre de 4 %) et les fonds flexibles (avec un panachage de divers actifs comme les actions, les matières premières, etc.). Par conséquent, il importe de faire le point sur ses régimes de retraite, de ne pas hésiter à auditer son patrimoine, d’étudier sa fiscalité afin de rentabiliser au mieux le capital constitué pour la retraite ou tout autre projet.

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