Décapage des idées reçues sur l’acidose ruminale subclinique - La Semaine Vétérinaire n° 1562 du 29/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1562 du 29/11/2013

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SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

Vétofocus, en partenariat avec Vétoquinol, a proposé aux vétérinaires une webconférence sur le thème de l’acidose subclinique des vaches laitières, le 7 novembre dernier.

La conférence en ligne coorganisée par Vétofocus et Vétoquinol, transmise en direct depuis le siège de l’Organisation mondiale de la santé animale, avait pour objectif une mise au point sur « ce que nous savons et ce que nous croyons savoir, et qui n’est pas juste, au sujet de l’acidose subclinique », comme l’a résumé Jean-Louis Peyraud, directeur de recherches à l’Inra de Rennes (Ille-et-Vilaine).

Des signes cliniques peu caractéristiques

La chute du pH ruminal observée lors d’acidose subclinique, dite latente ou subaiguë, concernerait environ 15 % des vaches en début de lactation et 25 % en milieu de lactation dans les systèmes laitiers intensifs. Elle est due à la fois à un apport important de matière organique dégradable (le pH du rumen devient rapidement inférieur à 6 avec une ration qui contient 45 % de concentrés) et à un apport insuffisant de fibres nécessaires à la mastication, ce qui ne permet pas à la salive de tamponner le pH.

Les symptômes, peu caractéristiques, sont une chute du taux butyreux, des irrégularités d’ingestion, des diarrhées, des fourbures. Le praticien peut notamment observer une baisse de consistance des bou­ses, avec une présence plus importante de fibres et de grains non digérés après le tamisage. Toutefois, toutes les causes de diarrhées engendrent une hausse du transit et la fibrosité des bouses. « Les pertes se voient mal dans un troupeau et il faut aller à la pêche aux indices, via des examens com­plémentaires », a déclaré Loïc Commun, maître de conféren­ces à VetAgro Sup (Lyon).

Le dosage des acides gras du lait prometteur

Notre confrère conseille de mesurer le pH chez 12 vaches, trois à cinq heures après le principal repas, à la suite d’un sondage œsophagien (préférable au trocardage en termes de risques septiques) et après avoir retiré un litre de jus de rumen, afin de prévenir toute contamination par la salive. Un pH mètre, recalibré avant cha­que utilisation, assure une meilleure mesure. Si quatre vaches affichent un pH ruminal inférieur à 5,5, le diagnostic d’acidose subclinique du troupeau est établi.

En revanche, le pH urinaire ne peut pas être utilisé comme un indicateur d’acidose ruminale subclinique, car il varie essentiellement selon la balance cation-anion (Baca) de la ration et indique une acidose métabolique, qui n’est liée à l’acidose ruminale qu’en cas de forte chute du pH du rumen.

En outre, l’analyse du lait présente un intérêt, car en cas d’acidose, le ratio taux butyreux/taux protéique devient inférieur à 1,2, 1,1 ou 1 selon les auteurs, et les acides gras courts du lait sont en corrélation avec ceux du rumen (rapport Cpairs/ Cimpairs corrélé à C2/C3). De plus, dans le lait, une chute du C14 est observée, ainsi qu’une hausse des acides gras impairs (C13, 15 et 17) ramifiés. Enfin, le C18 : 1 trans-10 intéresse particulièrement les chercheurs, car sa concentration augmente beaucoup lors d’acidose et il pourrait devenir un indicateur de choix à l’avenir.

Prévention et équilibre des rations conseillés

Pour prévenir l’acidose, la fréquence de distribution des concentrés, la fibrosité de la ration, son accessibilité et la compétition à l’auge à l’origine d’une augmentation de la vitesse d’ingestion, doivent être évaluées, de même que le confort des animaux, nécessaire à une bonne rumination.

Le tamisage de la ration permet de vérifier l’apport de plus de 50 % de fibres physiques d’une taille supérieure à 8 mm.

Toutefois, à teneurs comparables en matière sèche, cellulose brute et amidon, certains ensilages de maïs sont plus acidogènes que d’autres, en raison d’une vitesse de dégradation accrue. En conséquen­ce, Jean-Louis Payraud conseille de bien connaître les ensilages pour apporter la juste complémentation.

De plus, l’ajout de paille n’est pas suffisant pour redresser une situation d’acidose. La luzerne, par exemple, qui contient des substances tampon, est plus efficace, ainsi que l’apport de bicarbonate de sodium (200 à 400 g par vache et par jour). Cette supplémentation doit être évitée si la ration affiche une Baca élevée, car elle l’augmente encore, avec le risque d’entraîner une chute de l’ingestion.

En outre, il est difficile de prodiguer des conseils sur l’alimentation au tarissement. Dans un essai, la distribution d’un concentré deux fois par jour durant le tarissement, pour stimuler le rumen, a réduit for­tement l’incidence des déplacements de caillette en début de lactation, mais a conduit à une plus forte sensibilité des vaches à l’acétonémie, sans doute liée à une résistance à l’insuline induite par ces re­pas. Cela montre l’importance de trouver le bon équilibre en ter­mes de supplémentation en concentrés énergétiques en fin de tarissement.

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