Lever les freins à l’innovation thérapeutique - La Semaine Vétérinaire n° 1561 du 22/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1561 du 22/11/2013

Antibiotiques et alternatives

Actu

PHARMA

Auteur(s) : Marine Neveux

La journée de l’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé (Ariis), le 15 novembre dernier, s’est penchée sur l’antibiothérapie et les stratégies alternatives.

Au lendemain du colloque ÉcoAntibio et à quelques jours de la conférence de presse commune des ministres de l’Agriculture et de la Santé sur la problématique de l’antibiorésistance1, le thème choisi par l’Ariis est d’actualité. Au-delà des conférences techniques, deux tables rondes ont ponctué la journée, l’une sur la recherche et l’autre sur la facilitation de l’accès au marché des innovations.

Plusieurs pistes en vue

« Les actions viennent des pouvoirs publics, souligne Charles Martin-Ferreira, de la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Le plan ÉcoAntibio a ainsi été lancé. Certaines mesures sont des réponses aux innovations et aux alternatives. Nous souhaitons que les autres pays, au-delà de l’Union européenne, adoptent cette même démarche face à l’antibiorésistance, dont nous portons le leadership avec la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne. »

Plusieurs pistes sont suivies. Il convient dans un premier temps d’exhumer les autorisations de mise sur le marché (AMM) des antibiotiques anciens, de revoir leurs schémas thérapeutiques, donc de revenir à des molécules qui ont fait leurs preuves et qui ne présentent pas de résistances majeures. Deuxième axe : la promotion de la voie immunologique. « Nous souhaitons promouvoir la vaccination auprès des éleveurs, via la presse spécialisée notamment  », poursuit notre confrère Charles Martin-Ferreira. Selon lui, « mieux vaut éviter des différences de prix trop importantes qui diminuent l’usage des vaccins par l’éleveur ». Pour les autres solutions alternatives aux antibiotiques, « un travail d’encadrement est également à effectuer ». En outre, l’ensemble de ce panel ne serait être mis en œuvre sans le constat, du côté des éleveurs, d’une amélioration des conditions d’élevage, de la prophylaxie sanitaire, de la zootechnie, etc.

Des défis à relever en médecine humaine

« Aujourd’hui, la consommation des antibiotiques humains remonte, surtout ceux qui induisent des résistances. À large spectre, ils sont utilisés en médecine de ville et à l’hôpital », s’inquiète Marie-Christine Favrot, de la Direction générale de la santé (DGS). Le ministère de la Santé a mis en place un plan national d’alerte, composé de deux volets, médical et de recherche. L’objectif est notamment de se projeter dans dix ans pour identifier les futures résistances. « Les nouveautés sont autant thérapeutiques que diagnostiques, rappelle le Pr Benoît Schlemmer. Tous nos raisonnements sur le développement des produits est conçu pour ceux à fort développement. Pour des produits de niche, le raisonnement aurait été différent. » Et de poursuivre : « Entre l’essai randomisé et de masse, il faut un intermédiaire, sans perdre de vue les praticiens qui peuvent réaliser des ajustements selon les besoins médicaux. De même qu’il existe une balance bénéfice-risque pour les patients, à ne pas oublier, il y a aussi une balance bénéfice-risque pour les industriels. »

Des obstacles à négocier

Les contraintes réglementaires constituent un frein à l’innovation. « Des voies d’évolution existent néanmoins », développe Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV). Aux États-Unis par exemple, le gain act, qui permet à la fois de diminuer les coût de développement et d’ouvrir la réglementation, a stimulé les marchés. Selon Jean Régis (SIMV), « nos entreprises ont besoin d’un retour sur investissement. Or nous sommes confrontés à un manque de lisibilité sur l’avenir, pour savoir si les molécules seront classées critiques ou non demain. Face à ces freins, nous proposons aussi des solutions, comme la protection de l’AMM et des brevets prolongés pour les antibiotiques innovants, et la possibilité d’accéder à des avis scientifiques engagés ». Sur ce point, « une opportunité importante se présente aujourd’hui au niveau européen, précise Catherine Lambert (Agence nationale du médicament vétérinaire). Nous nous sommes mis d’accord sur la protection des données. Cet aspect est actuellement entre les mains de la Commission européenne ».

  • 1 Voir en pages 16 à 18 de ce numéro.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr