La biologie vétérinaire au service des collectivités territoriales

Le LRSFS, hébergé dans les locaux de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) à Bondy (Seine-Saint-Denis) est né il y a quatre ans. C’est le seul laboratoire de diagnostic vétérinaire public en Ile-de-France. Il a pour vocation une veille sanitaire au sein de la faune sauvage et propose des prestations diagnostiques (autopsie, bactériologie, parasitologie, mycologie, etc.) aux organismes publics et privés. Il joue aussi un rôle de conseil dans la gestion cynégétique. Les collectivités territoriales (via les conseils généraux, les Directions départementales de la protection des populations ou les mairies) et les associations de chasseurs sont ses principaux adhérents.

Participation à la plus vaste étude sur la leptospirose

Depuis le début de l’année, le LRSFS a réalisé 160 analyses, dont la moitié sur des reins prélevés sur des animaux trouvés morts ou tués à la chasse et apportés par les fédérations de chasseurs d’Ile-de-France. Le laboratoire participe en effet, en partenariat avec VetAgro Sup, à une étude menée dans 45 départements par l’Entente de lutte interdépartementale contre les zoonoses (Eliz), dans le but d’étudier le portage de leptospires dans la faune sauvage (hors rongeurs) et d’en définir le rôle dans leur circulation. 1 500 échantillons sont déjà recueillis à l’échelle nationale (pour un objectif de 4 300), dans 21 espèces de mammifères.

Les autres analyses demandées au laboratoire ont pour objectif de déterminer les causes de la mort d’un animal (notamment en écartant l’influenza aviaire lors de mortalités chez les oiseaux).

La biodiversité au cœur de projets territoriaux

Pour l’année à venir, une participation à des projets relatifs à la biodiversité est prévue. En offrant son expertise sur le fonctionnement des écosystèmes, le laboratoire est en mesure de proposer des examens adaptés ou, le cas échéant, de coordonner l’action de partenaires compétents.

À ce titre, le conseil général de Seine-et-Marne souhaite faire appel à ses services pour étudier une espèce de crapaud, le sonneur à ventre jaune, dont plusieurs foyers de population sont observés dans le département. L’objectif est de savoir si ces foyers sont reliés les uns aux autres ou s’ils sont isolés d’un point de vue génétique, afin de juger de la pertinence de mettre en place des corridors écologiques. Des contacts sont d’ores et déjà établis par le laboratoire avec le service de génétique de l’ENV d’Alfort.

De son côté, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) souhaiterait étudier la population du chat forestier dans ce même département. À terme, l’ambition du laboratoire est de se doter d’un matériel de biologie moléculaire qui assurerait l’ensemble de ces analyses.

Pour que ces projets voient le jour, Karim Daoud, directeur du LRSFS, en appelle à la mobilisation des conseils généraux et régional, via leurs cotisations, afin de maintenir une activité en équilibre financier précaire.