BEAUTOUR : UN OUTIL DE SAUVEGARDE DE LA BIODIVERSITÉ RÉGIONALE - La Semaine Vétérinaire n° 1561 du 22/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1561 du 22/11/2013

Reportage

Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL

Accessible aux associations, aux scientifiques, aux professionnels, aux écoles et au grand public, le Centre régional de la biodiversité de Beautour, à La Roche-sur-Yon (Vendée), se veut un catalyseur de projets de recherche et la tête de réseau pour la collecte de données à l’échelle régionale.

C’est un patrimoine scientifique remarquable », avait estimé le Pr Claude Caussanel, du Muséum national d’histoire naturelle, en découvrant la collection léguée en 1964 par le naturaliste vendéen Georges Durand. Avec son ami Joseph Charrier, ce botaniste-ornithologue-entomologiste a réuni deux herbiers de 4 500 plantes représentatives de la flore européenne, 4 000 oiseaux dont 2 600 capturés en Vendée, 150 000 papillons et coléoptères. Un panel qui constitue aujourd’hui le fonds du Centre régional de la biodiversité de Beautour, qui a ouvert ses portes à la Roche-sur-Yon le 26 juin dernier.

Un parc “sauvage”

Il aura fallu un demi-siècle, de nombreuses péripéties politico-scientifiques, la catastrophe de l’Erika et, surtout, l’abnégation de l’association Georges-Durand-Beautour pour sauver ce don et créer un centre régional dédié à la biodiversité en Pays-de-la-Loire. Et pourtant, avec 507 km de rivages, 320 000 ha de bois et forêts, 160 000 km de haies, 250 ha de lacs, rivières, tourbières, roselières et autres plans d’eau, plus de 600 000 ha de prairies, 100 000 mares, 18 réserves naturelles régionales, etc., le territoire, traversé par la Loire sur 220 km jusqu’à son estuaire, a légitimement quelques raisons de s’en préoccuper. En devenant une question éminemment politique, la préservation de l’environnement et de la biodiversité a finalement trouvé refuge à la périphérie de La Roche-sur-Yon.

Dans cet espace, la nature est vivement invitée à reprendre ses droits. Et les ronces encouragées à s’imposer. « Ce n’est pas un parc botanique ! », prévient Alain Bulteau, directeur du centre, qui s’articule autour d’un pavillon de 2 000 m2 édifié de façon éco-responsable où pourront être accueillis les partenaires, selon leurs besoins. Implanté sur un terrain de 8 ha, le public peut découvrir un circuit de haies de saules, des écrans végétalisés, des “enclos” pour insectes, un vallon expérimental, un bois aux épines, une mare témoin de la qualité des eaux rejetées, etc.

Des tests grandeur nature

La société publique locale “Pays-de-la-Loire environnement et biodiversité” se veut la tête de réseau, destinée à regrouper les différents partenaires présents sur le territoire (Maison des libellules, Ligue pour la protection des oiseaux, société mycologique, etc.) et donner de la visibilité aux multiples programmes de recherche en cours dans la région (eau, élevage, polycultures, micro-organismes, abeilles, etc.). « On peut imaginer des tests grandeur nature avec des naturalistes, des mycologues, etc. Nous sommes face à des enjeux de société déterminants. Les réponses à apporter s’inscrivent dans des logiques qui impliqueraient des changements de pratiques importants », précise Alain Bulteau. À l’image de la “bouillie bordelaise”, un pesticide à base de sulfate de cuivre et de chaux utilisé pendant des décennies pour fertiliser les vignes. « Aujourd’hui, les sols sont imprégnés de plomb, de cuivre. Avant de pouvoir les transformer en jardins familiaux pour y déguster des tomates, un long travail de dépollution s’impose. Sans compter qu’avec le déplacement des plantes, du pollen par les abeilles, quand on tire un fil, cela nous emmène loin… jusqu’à la décomposition. Et là, on retombe sur les champignons ! »

Des collaborations multiples

Pour Olivier Lambert, directeur du Centre vétérinaire de la faune sauvage et des écosystèmes (CVFSE) des Pays-de-la-Loire d’Oniris (Nantes), venu découvrir le lieu, « ce centre favorisera les synergies entre les scientifiques et les naturalistes. De par son rayonnement régional, voire national, il permettra de mener des missions pédagogiques, des actions de formation et de sensibilisation, mais aussi de diffuser une culture scientifique autour des thèmes de la biodiversité ». Membre du conseil d’administration et expert dans les domaines des maladies de la faune sauvage et de l’étude des pollinisateurs (abeilles sauvages et domestiques), le CVFSE devrait d’ailleurs engager, dès cette année, des collaborations dans le cadre du projet sur la biodiversité urbaine Urbio, en collaboration avec AgroCampus Ouest, l’École centrale de Nantes, des associations naturalistes et des lycées agricoles. « C’est un moyen de mettre en valeur nos compétences en santé animale, en termes d’équilibre et de qualité des écosystèmes, pour finalement préserver la biodiversité », conclut le scientifique.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr