Les béliers séropositifs à B. ovis ou présentant des lésions devraient être réformés - La Semaine Vétérinaire n° 1557 du 25/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1557 du 25/10/2013

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/OVINS

Auteur(s) : Xavier Berthelot*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*université de Toulouse INT-ENVT. Article tiré de la conférence présentée lors des journées nationales des GTV à Nantes, en mai 2013.

Afin de définir un plan de lutte contre la recrudescence de l’épididymite contagieuse1 dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) depuis 2008, une étude a été menée par la fédération régionale des Groupements de défense sanitaire afin de mettre en relation la séropositivité des béliers à Brucella ovis et leur fertilité. Dans ce but, 218 béliers issus de 11 troupeaux de la région ont subi un examen clinique de l’appareil génital et un spermogramme pour déterminer leur fertilité, ainsi qu’une analyse sérologique par fixation du complément (FC, seuil de 50 UI/ml) et enzyme-linked immunosorbent assay (Elisa).

Une forte prévalence sous-estimée par les éleveurs

Plus du tiers des béliers (73) présentent au moins une lésion clinique : 34 animaux à l’épididyme (nodule, induration, hypertrophie, etc.), 22 aux testicules (induration, atrophie, etc.) et 17 au niveau des deux sites lésionnels. De plus, 117 béliers sont séropositifs. Des seuils de 30 et 60 % de densité optique en méthode Elisa ont d’abord permis de différencier les animaux négatifs des douteux et des positifs, puis un seuil de 45 % a permis de classer 5 béliers positifs parmi les 11 douteux.

Les résultats des deux méthodes sérologiques concordent, mais l’Elisa est plus sensible que la fixation du complément et aucun animal positif à la FC n’est ressorti négatif en Elisa. Cependant, la concordance entre la séropositivité et les lésions n’est pas systématique, car seuls 53 % des béliers séropositifs présentent des lésions et 62 % montrent un spermogramme de mauvaise qualité. De plus, deux béliers atteints de lésions sur l’appareil génital sont négatifs en FC et en Elisa (au seuil de 45 %).

En revanche, l’analyse de détail des scores sémiologiques (motilité individuelle des spermatozoïdes, nombre de spermatozoïdes par éjaculat et pourcentage de spermatozoïdes normaux) montre que la qualité de la semence est significativement liée à la présence de lésions et à une réduction de la circonférence scrotale.

La baisse de fertilité est peu visible pour les éleveurs, qui considèrent que face à un problème de fertilité, ils peuvent augmenter le nombre de béliers. Ils observent peu leurs animaux, et la palpation des testicules leur prendrait beaucoup de temps. De plus, le dépistage sérologique serait contraignant et, en pratique, il n’est pas envisageable de réaliser un spermogramme de routine. Pour ces raisons, la mise en œuvre d’un programme de lutte contre B. ovis est difficile dans les conditions d’élevage de la région Paca.

Vaccination et réformes sont difficiles en pratique

Toutefois, l’inspection et la palpation des testicules et de l’épididyme devraient être systématiques avant la saison de lutte. Les béliers atteints d’une lésion scrotale, ou séropositifs, devraient être réformés. Cela aurait dû être le cas, par exemple, pour les 73 béliers de l’étude chez lesquels des lésions ont été découvertes, quel que soit leur statut sérologique, si une palpation avait été réalisée par l’éleveur. Avec la sérologie, 117 béliers auraient dû être réformés, qu’ils soient porteurs de lésions ou non. Cette stratégie aurait l’inconvénient d’éliminer un nombre élevé d’animaux, avec des conséquences économiques et génétiques importantes, ou la possibilité de conserver des animaux infectés, mais faiblement séropositifs ou avec des lésions inapparentes.

La vaccination pourrait être envisagée (vaccin Rev. 1 contre B. melitensis, qui protège également les béliers contre B. ovis). Dans les Pyrénées-Atlantiques, la vaccination conjonctivale des jeunes béliers âgés de trois à six mois et destinés à la monte naturelle est autorisée depuis fin 2011 pour cinq ans, et encadrée. L’objectif est de réduire la prévalence de la maladie (24 % des troupeaux étaient infectés en 2011) pour réaliser ensuite une prophylaxie uniquement sanitaire. Toutefois, en l’absence de dérogation, la vaccination reste interdite en région Paca. Elle entraînerait la perte du statut “officiellement indemne de brucellose”, ce qui constituerait une entrave à la transhumance hors de la région. Si l’éradication de la maladie était le but (comme c’est le cas dans les Pyrénées-Atlantiques), le programme de lutte pourrait reposer sur une gestion sanitaire de la transhumance, la vaccination des jeunes béliers, le dépistage sérologique suivi de l’élimination des animaux séropositifs et/ou qui présentent des lésions de l’appareil génital.

  • 1 L’épididymite contagieuse du bélier à B. ovis ne fait pas partie de la liste des maladies fixée par l’arrêté du 29 juillet 2013 relatif à la définition des dangers sanitaires de première et deuxième catégories pour les espèces animales.

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