Chien roux au pays des kangourous

Inédit en France, Red Dog reste le film le plus populaire de l’année 2011 en Australie où il a, ensuite, totalisé plus de ventes vidéo que Star Wars. Adapté du livre de Louis de Bernières, le film s’inspire de la vie réelle du chien éponyme, croisement roux d’un chien australien de bétail et d’un australian kelpie. Les qualités “humaines” de ce chien errant du Pilbara (région désertique et minière du nord-ouest de l’Australie) dans les années 70, lui valurent de devenir la mascotte de la ville côtière de Dampier, qui a érigé une statue à sa mémoire.

Le berger n’avait que des amis, il fut pourtant empoisonné. Le film s’ouvre sur ce triste épilogue. Tandis que l’animal agonise dans l’arrière-salle d’un bar et que l’on attend le vétérinaire (celui-ci sera impuissant à le sauver), un groupe de mineurs se rappelle les épisodes de la vie de ce chien exceptionnel qui, par les relations qu’il noua avec chacun d’eux, resserra les liens de la communauté.

Tandis que l’image fait honneur au dépouillement aride et minéral des paysages, le récit mêle cocasserie débonnaire et mélodrame tire larmes, jouant la corde du sentimentalisme d’usage dans toutes ces fictions populaires centrées sur un héros canin (comme Rover, Lassie ou Rintintin). Red Dog aurait pu être rebaptisé Riotintin, la production du film ayant été largement sponsorisée par Rio Tinto, le géant minier, dans l’espoir secret, sans doute, de redorer son image.

Red Dog de Kriv Stenders, avec Josh Lucas et Rachael Taylor, 2011, 1 h 32, sorti en DVD et Blu-ray le 30 septembre 2013.