Plus de quatre vétonautes sur dix en faveur du maintien du bac actuel - La Semaine Vétérinaire n° 1553 du 27/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1553 du 27/09/2013

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nathalie Devos

« Un monument national », selon l’expression de Jack Lang, ou un « vestige hexagonal » qui n’a plus lieu d’être ? Le maintien de l’examen du baccalauréat, créé sous Napoléon Ier et qui a fêté son bicentenaire en 2008, fait débat depuis quelques années.

Au niveau du grand public, selon un sondage LH2 réalisé pour Le Nouvel Observateur en juin dernier, 71 % des personnes interrogées se déclarent (« plutôt » : 26 % et « très » : 45 %) défavorables à la suppression de l’examen qui met fin aux études secondaires, versus 25 % de favorables. Plus précisément, sur la question d’une éventuelle évolution de l’examen, 36 % des sondés se prononcent en faveur d’un maintien du bac dans sa forme actuelle, face à 24 % qui estiment qu’il doit être remplacé par un contrôle continu tout au long de l’année. 37 % des sondés sont plus modérés et considèrent que seules certaines épreuves pourraient être remplacées par un tel contrôle sur l’année.

Du côté des confrères, les résultats de notre sondage sur WK-Vet.fr diffèrent sensiblement, car ils ne sont que 44 % à déclarer vouloir maintenir l’examen du baccalauréat actuel et 50 %, globalement, à l’envisager sous la forme d’un contrôle continu.

Faut-il maintenir ou supprimer le bac ? Deux spécialistes, opposés sur ce sujet argumentent depuis plusieurs années sur Internet. Le premier, Michel Fize1, sociologue et chercheur au CNRS, ne cesse de réclamer la suppression du baccalauréat qui n’est devenu, selon lui, qu’un « vulgaire bout de papier ». En 2013, le taux de réussite à l’examen s’établit à 86,8 %, en hausse de 2,4 points sur un an. « À ce rythme, les 100 % de réussite seront atteints en 2020. Quand je vois que certains bacheliers obtiennent plus de 21 sur 20 au bac, cela défie la statistique la plus élémentaire. Par ailleurs, estime-t-il, l’université voit arriver des étudiants parfois illettrés, ce qui explique certainement, pour partie, l’hémorragie d’échecs en fin de première année. » Selon le sociologue, il convient de remplacer cet examen final par un contrôle continu intégral qui évaluerait l’ensemble des aptitudes des élèves. Et d’ajouter que, « pour éviter que les mauvaises langues ne soupçonnent les enseignants de noter “à la tête du client” et de gonfler artificiellement les résultats de leurs élèves », il préconise « un “dépaysement” des copies qui consiste à les donner à corriger à l’extérieur des établissements d’origine ».

« Les élèves seraient-ils tous devenus des cracks ? Ou bien le niveau d’exigence a-t-il baissé ? », s’interroge pour sa part Jean-Marc Steindecker, ancien chef du département “génie électrique” à l’IUT de Cachan. Selon lui, « le nombre de bacheliers correspond simplement à une politique de quotas fixés par le ministère à 80 % de reçus ».

Autre argument avancé par les détracteurs du bac : son coût. Entre la correction des copies, la surveillance des examens, le défraiement et la rémunération des examinateurs, ainsi que les trois semaines d’enseignement perdues pour l’organisation des épreuves, celui-ci est estimé à 1,5 milliard, dans un rapport du Syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN), pour les 664 709 candidats inscrits à la session 2013, toutes filières confondues.

De son côté, François Coq, professeur de mathématiques et secrétaire national du Parti de gauche, estime que cet examen final « amoindrit les différences sociales et individuelles ». Pour ce fervent défenseur du maintien du bac, « c’est un acquis républicain, le garant d’une certaine part d’égalité. En le supprimant, on transformerait le bac en compétence, ce qui affaiblirait considérablement le droit du travail ». Ses autres défenseurs déclarent par ailleurs que le taux de chômage est trois fois plus élevé pour ceux qui n’ont pas le précieux sésame. Alors, « passe ton bac (toujours) d’abord » ? À chacun de se faire sa propre idée sur ce diplôme tant convoité… par les lycéens en tout cas !

  • 1 Auteur du livre « Le Bac inutile », éditions de l’œuvre, avril 2012.

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