Un logiciel pour photographier la santé mammaire

L’idée est partie d’un constat simple : « Pour une mammite clinique dans un élevage laitier, il y a huit ou neuf animaux avec une mammite subclinique qui pénalisent la production », explique notre confrère Cédric Debattice, responsable technique. Cette affection constitue le premier poste d’utilisation des antibiotiques en élevage laitier, et la tendance actuelle de réduction de leur usage motive un changement dans la gestion des troupeaux. C’est d’autant plus important que la taille des cheptels augmente, avec des éleveurs polyvalents, exigeants, et qui disposent de moins en moins de temps. Dans ces conditions, les pra­ticiens auront de plus en plus besoin de recourir au diagnostic de troupeau, avec un rôle accru de conseil et de sensibilisation des éleveurs.

Des audits précis et personnalisés

Ubroscan® repose sur les principes du diagnostic de santé mammaire de l’université amé­ricaine de Cornell (quality milk production services¹), développés avec l’aide de la société Sénoé (filiale d’Arsoe de Bretagne), une “geek” habituée du monde agricole.

Ce logiciel, qui sera installé chez les vétérinaires, constituera une base de données des résultats des élevages et un support de communication qui permettra aux praticiens de sensibiliser un client aux troubles présents dans son exploitation, afin de proposer des audits plus précis et personnalisés.

La base de données par élevage (comptages cellulaires, résultats de bactériologie, taux protéique et butyreux, etc.) sera complétée soit manuellement, soit de manière automatique pour les éleveurs qui disposent d’Edel (outil élaboré par l’Institut de l’élevage qui permet la récupération des informations d’insémination et de contrôle laitier). Ubroscan® pourra ensuite fournir une cartographie de la santé mammaire par exploitation et par mois, avec le pourcentage d’animaux guéris, de ceux qui présentent des mammites chroniques ou sont nouvellement atteints. Il indiquera en prime les vaches à surveiller ou à traiter, voire celles pour lesquelles une réforme des quartiers s’impose. Il permettra également d’identifier les animaux qui concourent le plus à la contamination du tank, ou encore de suivre les historiques individuels, par exemple pour déterminer si le traitement au tarissement est adapté ou non.

• 1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1544 du 14/6/2013 en page 20.