L’étiquette, un moyen de promouvoir le bien-être - La Semaine Vétérinaire n° 1551 du 13/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1551 du 13/09/2013

Bientraitance

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU

Le thème principal du forum annuel organisé par Boehringer-Ingelheim portait sur l’étiquetage des aliments et le rôle du vétérinaire dans la valorisation de la bientraitance.

Cette année, le rendez-vous annuel du laboratoire Boehringer1 s’est penché sur les moyens de communiquer et d’informer le grand public sur le bien-être animal dans les élevages. Une thématique rarement envisagée. Certes, les consommateurs sont maintenant habitués à la pléthore d’étiquettes et de sigles divers qui fleurissent sur les produits alimentaires : provenance géographique, produits biologiques, labels, etc. Mais le risque est de les perdre dans les allées des détaillants. Un gros effort a été consenti concernant les poules pondeuses, avec l’indication simple du mode d’élevage inscrit sur les œufs (0 : bio; 1 : plein air; 2 : élevées sur le sol; 3 : élevées en cages).

À chaque niveau son label

Aux États-Unis, l’organisation non gouvernementale Global Animal Partnership associe les éleveurs, les détaillants, les scientifiques et les défenseurs des animaux depuis cinq ans. C’est devenu l’un des principaux programmes de certification, volontaire, à tous les échelons (élevage, transporteurs, abattoirs). Cinq niveaux de certification existent, et le système est évolutif afin de générer une stimulation constante. Le programme est multicritère, avec des composantes relatives aux animaux, aux bâtiments, à la conduite d’élevage, à la gestion sanitaire ou alimentaire, autant qu’au comportement du personnel et au transport. Il ne s’agit pas simplement de satisfaire à une exigence du programme, mais à toutes celles demandées au niveau donné (alimentation et distribution, moyens de contention utilisés, enrichissement du milieu, etc.). Chacun d’entre eux est identifié par un label présent sur les produits, facilement reconnaissable par le consommateur.

En Europe, ou plus largement au plan international, l’instauration d’un étiquetage simple et clair sur les produits d’origine animale permettrait d’informer le consommateur sur la façon dont sont élevés les animaux qu’il mange. Reste à savoir si, une fois informé, il serait prêt à payer plus cher des produits issus d’élevages investis dans le bien-être animal, et dans quelle proportion. Une étude est en cours aux Pays-Bas pour évaluer l’opportunité d’utiliser le bien-être des animaux comme un argument dans les stratégies de vente du lait. Il s’agit d’estimer les solutions envisageables dans les élevages pour favoriser le bien-être, leur acceptabilité par les éleveurs et la grande distribution, mais aussi les possibilités de communication et le comportement des consommateurs.

Séparer la biologie de la morale pour mieux évaluer le bien-être

L’objectivation du bien-être animal est un premier écueil. Les faits les plus reprochés aux conditions d’élevage se rapportent à leur côté jugé inhumain : beaucoup d’animaux enfermés dans une surface donnée, un aliment parfois fort éloigné de ce qui est consommé par les congénères laissés dans la nature, un stress lié aux manipulations, etc. Pourtant, la vie “naturelle”, ou à l’état sauvage, comporte diverses sources de stress non négligeables (prédateurs, difficultés à trouver la nourriture et l’eau, troubles de santé). Toute la difficulté consiste alors à déterminer ce qui convient aux animaux, et peut être jugé acceptable par l’homme. Les évaluations du bien-être animal sont fortement influencées par les références culturelles et sociétales, alors qu’il faudrait séparer la composante biologique, valable partout quel que soit le contexte, de l’aspect moral.

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