Les parasites chez les jeunes chevaux - La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : CLAIRE LAUGIER*, GEORG VON SAMSON-HIMMELSTJERNA**, MARINE NEVEUX***

Fonctions :
*Anses, directrice du laboratoire de pathologie équine, à Dozulé (Calvados)
**professeur à l’école vétérinaire de Berlin (Allemagne)

Pourquoi faut-il envisager des protocoles de vermifugation adaptés aux foals ? Parce que ces derniers sont des hôtes de parasites spécifiques. En outre, comme leur immunité n’est pas encore développée, ils sont davantage susceptibles d’être colonisés par les parasites que les adultes. Quant aux poulinières, elles représentent une source de contamination pour les foals.

PARASITES SPÉCIFIQUES AUX FOALS

→ Strongyloides westeri : il s’agit du premier parasite du foal. Avec une prévalence de 5 à 11 %, sa présence est toutefois négligeable dans la plupart des élevages. Sa pathogénicité est basse. Les classes du fenbendazole et les lactones macrocycliques sont utilisables dans la lutte contre ce parasite.

→ Parascaris equorum : la période prépatente dure de 10 à 13 semaines. Ce vers montre une prévalence de 30 à 80 % à quatre ou cinq mois d’âge chez les foals, qui développent une immunité spécifique entre six mois et deux ans. La cible majeure du traitement, ce sont les six premiers mois de vie. Les quatre classes d’anthelmintiques sont efficaces.

PARASITES COMMUNS AUX FOALS ET AUX ADULTES

→ Grands strongles : les stades larvaires, qui migrent, présentent une pathogénicité élevée. La prévalence est basse dans la majorité des élevages bien gérés. La période prépatente est longue (supérieure ou égale à six mois). Aucune résistance n’est décrite. Le fenbendazole est efficace (7,5 mg/kg/24 heures pendant cinq jours), de même que les lactones macrocycliques contre les larves migratoires.

→ Cyathostomes : la prévalence est élevée chez les foals (30 à 40 % de trois à neuf mois), tandis que la période prépatente est courte (un à trois mois). La pathogénicité est majoritairement due aux larves en hypobiose. Des populations résistantes aux benzimidazoles et aux pyrimidines sont observées en Europe.

→ Ténias (Anoplocephala spp.) : la transmission, saisonnière, commence au printemps, avec un pic en fin d’automne ou en hiver. La prévalence est basse chez les foals de moins de six mois. Elle est plus élevée (26 %) entre six mois et deux ans.

→ Gastérophiles.

ÉTABLISSEMENT DU TRAITEMENT

Les traitements ciblés, qui reposent sur le comptage des œufs fécaux (fecal eggs count, FEC), ne sont pas recommandés chez les foals. Le FEC (voir encadré) est réalisé au moins deux fois durant leur première année : à quatre mois (charge en ascaris) et à six ou huit mois (charge en ascaris et en strongles). Un autre comptage peut être effectué annuellement au printemps (risque de strongles). Ce FEC est complété par des cultures au moins une fois par an (chez les foals de plus de six mois).

En outre, un test de réduction fécale (fecal eggs count reduction) doit être réalisé chaque année pour évaluer les classes d’anthelmintiques qui sont efficaces contre les ascaris et les cyathostomes.

EXEMPLES DE PROTOCOLES

Chez les poulains

Un premier traitement peut être envisagé entre dix et treize semaines (sauf s’il existe une justification clinique différente). L’usage du fenbendazole est recommandé.

Ensuite, un vermifuge est administré tous les deux mois jusqu’à l’âge d’un an, en alternant les classes de molécules anthelmintiques.

Éviter de recourir aux lactones macrocycliques durant les six premiers mois de vie favorise la préservation de leur efficacité. Leur emploi est associé à celui du praziquantel à la fin de l’automne, tandis qu’elles sont utilisées seules au printemps. Les yearlings et les poulains de deux ans peuvent être traités quatre fois par an.

Chez les poulinières

Le FEC permet de classer les mères. Un traitement antiparasitaire est effectué en routine durant la gestation. Des classes d’anthelmintiques efficaces sont utilisées en alternance. Un traitement larvicide est également entrepris tous les six mois (au printemps et en automne), et un autre contre les ténias au moins une fois à l’automne.

COMPTAGE DES ŒUFS FÉCAUX

Selon Georg Von Samson, la méthode du fecal eggs count, ou FEC, a ses limites et fait parfois l’objet de controverses. « Je suis favorable au traitement sélectif, mais plutôt chez les ruminants, car ce concept a été développé à la base pour ces espèces, puis transposé aux chevaux ensuite. » Selon notre confrère, la reproductibilité de la méthode FEC dépend de plusieurs facteurs, et est donc limitée, surtout au niveau des échantillons qui contiennent peu d’œufs. « Le cheval n’est pas un grand mouton », ironise-t-il.

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