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Dossier
Auteur(s) : Marine Neveux
La session de la commission équine de la SNGTV, résolument pratique, s’est attachée à des maladies qui font partie du quotidien du praticien équin.
Les affections respiratoires1 sont une dominante pathologique fréquente chez le cheval, tout comme les coliques2. Certaines maladies représentent également un défi diagnostique et thérapeutique, comme la rhodococcose3.
Alors qu’un foyer a récemment été identifié en Charente-Maritime, la gourme reste également d’actualité. Sa gestion est médicale, mais aussi sanitaire, comme l’a détaillé notre confrère Xavier d’Ablon (praticien à Deauville).
La forte contagiosité de Streptococcus equi nécessite un isolement et une détection des cas très rigoureux. « La morbidité peut atteindre tout l’effectif », note Xavier d’Ablon. Le zonage de l’écurie atteinte mérite d’être effectué par couleurs, auxquelles s’appliquent des règles d’hygiène, de désinfection et un circuit. Chaque matériel (seau, etc.) est à la couleur de sa zone et y reste. La transmission de la maladie est en effet favorisée par l’équipement, le personnel, les locaux, et exige une gestion stricte. Le travail du personnel s’effectue de la zone qui présente le moins de risques (verte) vers celle qui en comporte le plus (rouge). La prise de température est quotidienne. Les pâtures contaminées sont laissées libres durant quatre semaines. « Comme l’excrétion bactérienne n’est pas constante, des prélèvements (écouvillon naso-pharyngé, lavage nasal, prélèvement au niveau des poches gutturales) sont réalisés toutes les semaines, à trois reprises, chez les chevaux convalescents. » La polymerase chain reaction (PCR) permet d’augmenter la sensibilité du diagnostic de laboratoire.
La problématique majeure de la gourme reste le portage latent au niveau de poches gutturales. Des réexcrétions intermittentes peuvent ainsi survenir pendant plusieurs années. « 10 % des chevaux malades deviennent porteurs chroniques après leur guérison clinique. »
Côté prévention, la situation idéale consiste à maintenir en quarantaine durant trois semaines tout nouveau cheval et de le tester tous les huit jours. Ce rythme permet de détecter les deux tiers des porteurs sains par culture, et 90 % par PCR. Le test sérologique développé au Royaume-Uni pourrait prochainement être disponible en France : son principe est, lors de sérologie positive, de réaliser un écouvillon naso-pharyngé. Les chevaux porteurs sont identifiés, via ces méthodes, avec une sensibilité de 90,9 % et une spécificité de 82,6 %.
Le traitement de la gourme par des antibiotiques fait l’objet de discussions. Lors de la phase abcédative, la maturation et le drainage des abcès sont à privilégier. Les anti-inflammatoires sont également utiles. La vaccination est préférée en périphérie d’un foyer.
Ainsi, les mots d’ordre face à la gourme sont une détection précoce, et l’isolement de S. equi dans l’attente des résultats de laboratoire, comme le souligne Xavier d’Ablon : « L’excrétion nasale des streptocoques ne commence pas avant un à deux jours après l’accès de fièvre. Les nouveaux cas peuvent donc être isolés avant de devenir contagieux. »
1 Voir en page 50 de ce numéro.
2 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1542 en page 48.
3 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1541 en page 51.
Plusieurs thèses sont récompensées lors des journées des GTV. Cette année, le premier prix porte sur l’uvéite équine et la leptospirose, le second sur l’âne.
> La thèse de Cédric Fissolo sur l’uvéite équine leptospirosique offre un abord pratique pour accompagner le praticien. Face à cette affection, il est nécessaire d’établir un diagnostic précoce pour permettre une prise en charge rapide. La leptospirose tient une place prépondérante parmi les uvéites. La connaissance des phénomènes auto-immuns se précise. Notre confrère confronte plusieurs méthodes diagnostiques. La méthode moléculaire, comme la PCR, est intéressante pour le praticien, même si le test de micro-agglutination (MAT) reste pratiqué.
> Laure Nélias, 2e prix de thèse, s’attache aux particularités de l’âne. Elle insiste pour qu’il ne soit pas considéré comme un petit cheval. Cet équidé est souvent peu vacciné. Il constitue un réservoir et une source de parasites pour le cheval. Sujet à la dictyocaulose, il convient d’éviter sa cohabitation avec le cheval.
Vis-à-vis de la gourme, l’âne ne présente pas d’abcès des nœuds lymphatiques, mais un simple gonflement qui signe une inflammation. La morbidité et la mortalité sont plus faibles que chez le cheval. Il n’existe aucune étude sur le portage.
Du côté de la piroplasmose, la forme aiguë est moins fréquente chez l’âne que chez le cheval, mais le portage est important. La maladie peut s’exprimer à l’occasion d’un travail intense, d’un stress ou d’une immunosuppression. Le diagnostic est difficile, car les anticorps sont présents sur une courte durée. En outre, l’âne présente une sensibilité accrue à l’imidocarbe, et il est plus sujet à la mort subite que le cheval, dès les doses thérapeutiques.
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