L’avenir du pionnier des chaînes de cliniques en jeu

On pourrait dire de lui qu’il était l’enfant terrible de la profession vétérinaire. Diplômé de l’école de Toulouse et de la faculté de médecine de Toulouse en 1985, Michel Gourmelon est décédé subitement, le 14 janvier 2013, à l’âge de 53 ans.

Fondateur du premier service d’urgences à domicile dans le sud-est de la France, il a exercé pendant plus de 15 ans en Haute-Garonne. Jusqu’à ce jour de 2006 où… « Si Sarkozy passe, je pars en Angleterre », affirme-t-il à l’aube de l’élection présidentielle de 2007. Un an plus tard, Michel Gourmelon s’installe en Grande-Bretagne. Il y exerce deux ans durant, assurant les référés de chirurgie orthopédique pour vingt-cinq vétérinaires britanniques. Constatant les différences d’exercice avec la France, c’est là qu’il a le déclic. Et que lui vient l’envie d’implanter un concept novateur dans l’Hexagone afin de rivaliser avec les chaînes britanniques qui, attirées par le potentiel ouvert par la directive “services”, lorgnent déjà sur les terres vétérinaires françaises.

Réformer “l’art vétérinaire” en faisant bouger les lignes

Avec sa compagne Marianne Garden, il fonde, en 2009, la société britannique Merry Vets. Il déploie son concept avec une puis deux cliniques dans la région toulousaine, et une profonde envie de réformer “l’art vétérinaire”. L’objectif est d’associer la rigueur des standards et des procédures appliquées outre-Manche à la qualité technique et humaine de la médecine vétérinaire française. Et de faire bouger les lignes ! L’initiative du militant pour “une Europe des vétérinaires”, qui dénonce une réglementation archaïque, ne passe pas inaperçue. Le conseil régional de l’Ordre, le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel se penchent sur le cas Gourmelon, qui aurait eu le tort de vouloir aller plus vite que la musique. « Nous sommes obligés de raisonner à droit constant. Ce qui sera possible dans plusieurs mois ou dans quelques années ne l’est pas tant que les textes ne sont pas parus », affirme l’Ordre.

« Son concept fonctionnait. Avec une croissance de 32 %, les chiffres le montrent. Il était apprécié de ses confrères britanniques. Il s’est battu pour défendre la profession, et pas seulement ses propres intérêts. Mais vous verrez, cela fera mal aux petits cabinets quand les Anglais débarqueront… », se désole aujourd’hui Marianne Garden, associée non vétérinaire, qui doit trouver une solution d’ici au 14 janvier 2014 pour assurer l’avenir de Merry Vets.