L’injection d’antibiotique précède une cystotomie

Lors de cystotomie, deux écoles existent : certains confrères hésitent à injecter un antibiotique avant sa réalisation par crainte de modifier le résultat de la culture, tandis que d’autres injectent l’antibiotique avant l’opération. Quelle est la meilleure conduite à tenir ?

Une équipe new-yorkaise¹ a étudié 41 chiens devant subir une cystotomie. Cet échantillon peut paraître faible, mais tout chien ayant reçu un antibiotique en période préopératoire est éliminé de l’étude.

Chez la moitié des chiens (groupe “préop”), une cystocentèse est réalisée après l’induction de l’anesthésie. De la céfazoline (22 mg/kg par voie intraveineuse) est alors injectée, 30 minutes avant l’incision cutanée. Durant la cystotomie, une autre culture est effectuée. L’échantillon contient de l’urine, un fragment de muqueuse vésicale et un calcul urinaire écrasé.

Pour l’autre moitié des chiens (groupe “perop”), le protocole est identique, à cela près que la céfazoline est administrée après le retrait des calculs et la récolte de la culture.

Aucune différence significative n’est constatée entre les deux groupes quant à la race, l’âge (8 ans en moyenne), le poids (10 kg en moyenne) ou le sexe des animaux. La durée totale moyenne de l’intervention est de 30 minutes.

Au final, il n’existe aucune différence significative entre les deux protocoles, quant au résultat (environ 50 % de cultures positives) ou aux types de bactéries mis en évidence. Les plus communes sont des staphylocoques, Enterococcus et E. coli. La crainte de fausser le résultat de la culture n’est donc pas fondée. Au contraire, les auteurs recommandent le protocole du groupe “préop”, qui respecte les principes de la chirurgie moderne :

→ la céfazoline devrait être injectée 30 minutes avant l’incision cutanée, car ce délai correspond au temps nécessaire pour atteindre une concentration plasmatique thérapeutique adéquate ;

→ cela est particulièrement important lors de chirurgie dite “propre contaminée” telle qu’une intervention urogénitale ;

→ d’autres indications classiques de l’antibioprophylaxie préopératoire incluent notamment la chirurgie orthopédique, digestive, respiratoire, et toute intervention de plus de deux heures.

• 1 Nicole Buote et coll. « The effect of preoperative antimicrobial administration on culture results in dogs undergoing cystotomy », Javma 2012, vol . 241, n° 9, pp. 1185-1189.