Principaux motifs de mise en cause de la RCP lors de césarienne - La Semaine Vétérinaire n° 1535 du 12/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1535 du 12/04/2013

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/BOVINS

Auteur(s) : JACQUES MANIÈRE*, LORENZA RICHARD**

Fonctions :
*praticien à Decize (Nièvre). Article tiré de la conférence « Les complications de la césarienne. Comment les éviter ? Quand faut-il rouvrir ? » présentée lors des journées de la SNGTV à Nantes en mai 2012.

En activité rurale, les complications liées à la réalisation de césariennes représentent plus du tiers des dossiers de mise en cause de la responsabilité civile professionnelle (RCP) vétérinaire.

GESTION DES COMPLICATIONS

La technique chirurgicale influe sur le risque de complications, mais le praticien doit opter pour celle qu’il maîtrise le mieux ou qui lui semble la plus appropriée.

La césarienne par le flanc droit comporte plus de risques de lésions de l’intestin ou de péritonite, notamment en raison d’une moins bonne maîtrise des anses intestinales, bien que l’extraction du veau et la délivrance soient plus aisées.

L’intervention par le flanc gauche induit plutôt une métrite ou une métropéritonite, dues à une non-délivrance et à une difficulté d’extraction du veau, alors que la suture utérine et la maîtrise du rumen sont facilitées.

La césarienne parallèle à la veine mammaire sur une vache couchée sur le flanc droit est longue et peut être suivie d’une éventration ou d’une infection de la plaie. Elle facilite toutefois la contention d’animaux dangereux et est surtout la technique de choix face à un veau emphysémateux. Elle permet l’extériorisation de l’utérus avant la ponction et prévient ainsi la contamination du péritoine.

Lors de problème postopératoire, le vétérinaire peut mettre en avant ses compétences, en établissant un bon diagnostic et en gérant le cas avec efficacité. Il est en effet moins jugé sur la technique opératoire utilisée que sur la qualité de sa gestion des complications.

NOUVELLE INTERVENTION

Les défauts de suture sont les premières causes de complications (48 %).

En raison de l’urgence, l’hémorragie est la première cause à rechercher (existence de saignements ou d’hématomes dus à un défaut de suture d’un vaisseau utérin ou musculaire). L’approche est alors chirurgicale, immédiate, afin de localiser et de ligaturer le vaisseau et, éventuellement, de vidanger un hématome.

Ensuite, les fonctions vitales de l’animal sont explorées et l’éleveur est questionné sur les suites opératoires, le comportement de la vache, son appétit, ainsi que sa production de lait.

Une cause infectieuse peut être mise en évidence. La métrite aiguë ou la métropéritonite dues à une non-délivrance nécessitent un lavage utérin, des injections d’utérotoniques associées à une antibiothérapie locale et générale, ainsi qu’une perfusion. La péritonite est consécutive soit à un problème de suture utérine, soit à une contamination peropératoire à traiter par un lavage péritonéal. L’abcès rétro-péritonéal est ponctionné par voie vaginale, l’abcès musculaire ou le phlegmon sont débridés et irrigués, et une antibiothérapie est instaurée.

En l’absence de diagnostic précis, une nouvelle intervention précoce est indispensable. Si une péritonite est découverte, une déchirure de l’utérus, une suture utérine non étanche, une lésion de l’intestin ou du rumen sont à rechercher. Une antibiothérapie à large spectre, qui inclut les germes anaérobies, est administrée avant la nouvelle opération. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont indiqués et des perfusions de sérum salé hypertonique avec drenchage, durant plusieurs jours, améliorent le pronostic. Un lavage péritonéal est instauré.

D’autres complications, comme une occlusion intestinale (due à une hernie ou à des adhérences), un iléus paralytique postopératoire ou encore un prolapsus utérin nécessitent également de rouvrir l’animal, en réalisant une hystérectomie si les lésions utérines sont importantes.

Toute vache qui n’a pas récupéré, entre 24 heures et trois jours après la césarienne, doit être opérée de nouveau.

PRÉVENTION DES COMPLICATIONS

Selon les conditions opératoires, le praticien prévient l’éleveur que des complications ne sont pas anormales, et évalue le risque en cas de manque de main-d’œuvre, de contention ou d’hygiène. Il peut se protéger d’une procédure en RCP en montrant qu’il respecte les règles de prévention des complications : une bonne contention, une préparation de l’animal avec tonte ou rasage, un lavage avec un savon désinfectant et un brossage, puis une antibioprévention et une tranquillisation si nécessaire. Des conditions de travail satisfaisantes peuvent être exigées, comme un éclairage adéquat, des locaux propres, un accès suffisant à l’eau, etc. Le vétérinaire doit en effet plutôt travailler bien que rapidement. En cours d’intervention, prendra ainsi le temps de repérer et de corriger les défauts d’asepsie, de ligaturer individuellement tout vaisseau qui saigne, et de vérifier que ses sutures sont correctement serrées.

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