Antibiorésistance et maladies émergentes au menu des JRA - La Semaine Vétérinaire n° 1535 du 12/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1535 du 12/04/2013

Journées de la recherche avicole

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Alassane Kéïta

Résistance d’E. coli aux C3G chez la poule pondeuse, maladie foudroyante de la pintade, ou encore troubles locomoteurs du poulet ont notamment été abordés lors de ces 10es journées de recherche.

Cinq communications orales en session plénière et treize en ateliers ont agrémenté la session « pathologie et prévention » lors des 10es journées de la recherche avicole et palmipèdes à foie gras, du 26 au 28 mars dernier à La Rochelle (Charente-Maritime).

En raison de l’augmentation sensible des E. coli résistants aux céphalosporines de 3e génération (C3G), susceptible d’être liée à leur utilisation au couvoir, Isabelle Kempf (Anses de Ploufragan) a comparé la prévalence de ces bactéries, isolées de la flore intestinale de poules pondeuses traitées (10 lots) ou non (12 lots) au ceftiofur, à un jour d’âge au couvoir. Les 22 lots suivis ont été échantillonnés à cinq reprises au cours de leur vie. Les résultats confirment la présence quasi ubiquitaire de souches d’E. coli résistants aux C3G, avec des fréquences significativement plus fortes chez les oiseaux issus de lots traités.

Toutefois, la présence de souches résistantes dans les lots non traités soulève la question de l’origine de cette contamination (transmission verticale dans la filière et/ou diffusion et persistances dans l’environnement de ces bactéries résistantes).

Un coronavirus, agent probable de la maladie foudroyante de la pintade

Jean-Luc Guérin (ENV de Toulouse) a présenté ses travaux sur la maladie foudroyante (ou maladie X) de la pintade. Elle apparaît la plupart du temps de façon brusque et concerne la quasi-totalité des animaux. À la suite d’épidémies dans les années 80, plusieurs équipes ont travaillé sur cette affection et évoqué une hypothèse virale, sans pour autant identifier son agent causal.

Le travail de notre confrère a d’abord consisté à reproduire la maladie via l’inoculation de contenus digestifs filtrés à des pintadeaux. Ensuite, la recherche de l’agent étiologique a suivi une approche de méta-génomique par séquençage massif sans a priori (c’est-à-dire qui s’intéresse à tous les agents infectieux présents dans un prélèvement). Entre 1 et 7 %, les séquences obtenues correspondent à celles de virus eucaryotes, parmi lesquelles 7 à 13 % sont affiliées à des coronavirus aviaires. De plus, une analyse par RT-PCR, spécifique des coronavirus, montre que la présence de ce coronavirus est associée à la maladie chez des animaux infectés spontanément ou expérimentalement.

Au final, l’analyse génétique démontre que l’agent de cette maladie est un coronavirus apparenté à celui de la dinde, mais qui appartient à un génotype distinct. Ce travail a reçu le prix de la meilleure communication, décerné par la branche française de l’Association mondiale vétérinaire d’aviculture.

Arthrites et nécroses des têtes fémorales en hausse chez le poulet

À partir des données du Réseau national d’observations épidémiologiques en aviculture, Rozenn Souillard (Anses de Ploufragan) a constaté une recrudescence des troubles locomoteurs chez le poulet de chair. La fréquence relative de ces derniers (par rapport à l’ensemble des maladies signalées au réseau) a augmenté de 15 % et 27 % respectivement, entre 2009 et 2011, selon les signalements des laboratoires et des vétérinaires. Les arthrites et les nécroses des têtes fémorales sont les deux principaux troubles signalés, avec comme germes associés E. coli, Enterococcus et Staphylococcus.

Sur le même sujet, Richard Ducatelle (université de Gand, Belgique) a présenté une revue bibliographique. Il confirme le constat dressé précédemment par notre consœur et souligne que certaines bactéries impliquées sont de simples germes intestinaux, non porteurs de facteurs de virulence. Évoquant quelques éléments de pathogenèse, notre confrère a souligné que la bactériémie est nécessaire au développement de ces maladies. Or, elle est cliniquement bien tolérée chez le poulet, par rapport à d’autres espèces. Son origine pourrait être une augmentation de la perméabilité intestinale, due à l’utilisation d’ingrédients à risque (par exemple certaines matières premières de qualité médiocre) favorisée par le prix élevé des matières premières depuis quelques années. Par ailleurs, la croissance rapide de ces animaux pourrait aggraver ces troubles locomoteurs.

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