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Reportage
Auteur(s) : Serge Trouillet
C’était il y a huit ans. La rencontre avec une blairelle blessée, sur le bord de la route, a constitué pour Virginie Boyaval un déclic : elle servirait désormais la cause du blaireau européen. L’association Meles, du nom latin de cet animal, a ainsi vu le jour peu après.
J’ai vu cet animal en boule, au bord d’une route à quatre voies. Je l’ai ramassé, je l’ai fait soigner, je m’en suis occupée, je l’ai sauvé, puis relâché dans la nature. D’instinct, j’ai voulu protéger cet animal au faciès plutôt sympathique, avec d’autant plus de détermination qu’il est persécuté. » L’association Meles, du nom latin du blaireau, verra ainsi le jour peu après.
Une fois obtenu son certificat de capacité pour les soins aux blaireaux, en janvier 2010, Virginie Boyaval ouvre dans l’Oise, près de Pierrefonds, un centre de sauvegarde pour ces mustélidés blessés et orphelins.
Dans la forêt de Compiègne, elle suit aujourd’hui une dizaine de familles en pratiquant l’affût, la nuit, pour étudier leur comportement. Mais aussi en suivant par télémétrie les blaireautins orphelins qu’elle a réhabilités entre mars et septembre, avant de les relâcher. Ainsi donne-t-elle des nouvelles, dans le premier numéro du Journal des blaireautins1, de Chipouille et de Papouille, qui continuent à explorer la forêt de Compiègne. Gribouille, confronté à la route meurtrière, n’a pas survécu.
Travaillant à faciliter la cohabitation avec les agriculteurs et les chasseurs, Virginie Boyaval obtient d’eux, par le dialogue, la mise en place de zones refuges pour la protection des blaireaux et de leurs terriers. Ses référents, partout en France, lui permettent d’enrichir sa base de données, de mieux cerner l’impact de la mortalité routière sur cet animal.
Virginie Boyaval partage et transmet dorénavant ses connaissances au public, notamment les jeunes. À travers conférences pédagogiques, films, livres, stages en forêt, elle sillonne la France et l’Europe pour donner à voir et à comprendre ce que sont les indices de présence de l’animal, son mode de vie, son régime alimentaire, son habitat, son terrier, sa façon de cohabiter avec les autres espèces animales, les moyens de protection à mettre en place, les soins à lui apporter, sa réhabilitation, etc. Elle est ainsi devenue la meilleure amie des blaireaux.
1 Journal trimestriel aujourd’hui mis en ligne sur le site de l’association, à la rédaction duquel participe le club Nature du collège Ferdinand-Bac de Compiègne.
Philip Esling (A 87), praticien à Compiègne, soutient l’association Meles : « Nous le faisons gracieusement, comme pour d’autres associations de ce type. C’est notre éthique. Le blaireau n’est pas devenu pour autant un nouvel animal de compagnie. Mais c’est assez plaisant de le découvrir ; nocturne et vivant caché, nous le connaissons mal. Cet animal présente essentiellement de la traumatologie accidentelle, à cause des pièges et des voitures, mais aussi de la pathologie infectieuse, avec des sujets maigres qui souffrent de parasitisme. Virginie Boyaval, outre les soins de première intention, réhabilite surtout les blaireautins orphelins. Nous participons également à la surveillance des zoonoses, notamment de la tuberculose, dont un cas a été signalé dans une autre région. »
Contacter l’association
Si vous trouvez un blaireautin orphelin ou un adulte blessé, n’hésitez pas à contacter au plus vite Virginie Boyaval, pour une réhabilitation réussie. Association Meles, BP 60132, 60201 Compiègne Cedex, tél. : 06 24 95 35 09, e-mail : virginie.boyaval@gmail.com
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