Les placements rentables en 2013

L’année 2012 s’est terminée sur un bilan positif pour les placements sécurisés et réalisés en Bourse. En 2013, la prise de risques devrait être payante et les placements dits “en bon père de famille” garantiront au moins la préservation de l’épargne contre l’érosion monétaire.

Les marchés boursiers ont renoué avec la hausse (+ 29 % pour les actions allemandes et + 20 % pour les françaises) après de longues années d’incertitude. Les marchés émergents (+ 15 %) et les Bourses asiatiques (+ 19 %) ont également affiché de belles progressions. Seul l’indice boursier américain Dow Jones évolue modestement (+ 5 % environ sur une année). Dans la mesure où le risque de l’explosion de la zone euro est écarté, les marchés financiers sont rassurés. Cette évolution devrait continuer en 2013. Pour autant, mieux vaudra traquer l’actualité et savoir réagir, compte tenu de la sensibilité des cours de Bourse. Il n’est plus possible de laisser dormir son portefeuille d’actions comme auparavant, même si les valeurs qui le composent sont des titres de “bon père de famille”.

LE SUCCÈS DES LIVRETS

Comme ils ont été plusieurs fois déçus et ont développé une véritable aversion du risque, nos concitoyens ont peu profité de la hausse boursière. Cela explique le succès de la collecte de deux placements sans risque, le livret A et livret de développement durable (LDD). Ces produits, qui ont collecté environ 44 milliards d’euros, portent l’encours (l’ensemble des fonds placés) à plus de 330 milliards.

Ce placement reste garanti, sans impôts sur le revenu, sans prélèvements sociaux, sans frais de gestion et parfaitement disponible, avec un rendement largement au-dessus de l’inflation (1,3 %). Un succès qui s’explique également par la hausse des plafonds des deux produits. Celui du livret A est passé de 19 125 à 22 950 €. Succès aussi au regard de la faiblesse des autres placements d’attente sans risque. Les Sicav¹ monétaires (dont le placement est à faible risque) ont affiché, en 2012, un rendement en baisse, soit exactement le montant de l’inflation. Autrement dit, ceux qui ont placé leurs économies sur du monétaire n’ont rien gagné.

Faudra-t-il privilégier ces placements en 2013 ? Pour les livrets A et LDD, la réponse est oui. Même si le taux de rémunération est revu à la baisse, à 1,75 %. Le placement reste tout de même supérieur à l’inflation et il ne fait prendre aucun risque à son détenteur. Comme chaque membre de la famille peut détenir un livret, il y a de la marge avant de faire le plein.

Quant aux Sicav monétaires, mieux vaut les oublier, car elles ne feront pas progresser le pouvoir d’achat. La Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir des taux bas, puisque la croissance n’est pas au rendez-vous.

LA DÉCOLLECTE DE L’ASSURANCE-VIE NON JUSTIFIÉE

L’assurance-vie a été, pendant de nombreuses années, le placement préféré des Français. À juste titre, car elle était portée par des taux d’obligations attractifs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Pour la première fois, on assiste à une décollecte de l’assurance-vie, qui est moins rentable. Les fonds en euros ont rapporté en moyenne 2,8 % en 2012. Quant à l’assurance-vie, elle a dû composer avec ses deux redoutables concurrents, les livrets A et LDD, dont les plafonds ont été relevés.

En 2013, l’assurance-vie devrait toujours enregistrer des taux en baisse pour les fonds en euros (2,3 % selon plusieurs estimations). Mais si les Bourses continuent à monter, les unités de comptes, largement investies en valeurs mobilières diversifiées, devraient tirer les rendements vers le haut. Pour ne pas passer à côté des hausses, il convient de réintroduire un peu de Bourse dans son allocation d’actifs (80 % en euros et 20 % en unités de compte).

En outre, il est difficile de savoir quelle sera la progression de l’or, qui dépend dans une large mesure du contexte international (1,8 % en 2012). Quant aux fortes hausses de l’immobilier, elles sont terminées (– 2 % l’an passé).

• 1 Sociétés d’investissement à capital variable.