Le profil de l’emploi salarié dans les branches de la santé - La Semaine Vétérinaire n° 1530 du 08/03/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1530 du 08/03/2013

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Auteur(s) : Clarisse Burger

Le secteur de la santé, où l’emploi féminin et le temps partiel se développent, affiche des disparités en termes de salaires et d’accès à la formation, selon l’Observatoire des métiers des professions libérales.

Le dernier baromètre de l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL), publié en décembre 2012, pointe une qualité de l’emploi inégale dans le secteur de la santé, avec toujours des écarts de rémunération entre hommes et femmes et un accès à la formation peu homogène.

L’emploi féminin salarié domine, dans toutes les branches professionnelles de la santé. Les femmes demeurent toujours plus nombreuses aux postes d’employées (assistante, auxiliaire, secrétaire ou autre emploi administratif), même si les pharmacies font exception. Les hommes occupent plus souvent des postes de cadres dans le secteur (34 %, versus 12 % pour les femmes) et ils sont plus nombreux dans les professions intermédiaires (42 %, au lieu de 39 % de femmes). Toutefois, la présence significative de femmes cadres, notamment chez les vétérinaires (28 %) et les pharmaciens1, devrait faire évoluer ces ratios dans les années à venir.

Les CDI toujours majoritaires

Les conditions de l’emploi du secteur semblent favorables. Les effectifs des diverses branches de la santé bénéficient majoritairement (85 %, au lieu de 62 % dans les autres secteurs économiques) de contrats à durée indéterminée (CDI). Et les femmes ont un avantage sur leurs collègues masculins : elles sont plus nombreuses à décrocher ce type de contrat de travail. Néanmoins, 21 % des structures vétérinaires recourent plus souvent à des contrats à durée déterminée (CDD), au lieu de 12 % en moyenne dans les autres branches de la santé. En termes de durée du travail, le secteur de la santé dispose d’un taux d’emploi à temps partiel nettement supérieur à celui des autres professions libérales étudiées par l’OMPL (secteurs juridique et cadre de vie-technique). En effet, un homme travaille à temps partiel pour presque deux femmes dans la même situation. Ce serait en tout cas un choix pour certains salariés de pharmacies et de cabinets vétérinaires. Mais une étude sur la qualité du temps partiel de toutes les branches, en cours de réalisation, permettra de mieux décrypter l’offre et la demande.

Des seniors à temps partiel

Les seniors représentent près d’un quart des salariés du secteur de la santé. Ils sont moins nombreux dans les structures vétérinaires (14 %, versus 29 % dans les cabinets médicaux). Mais ils sont plus nombreux à travailler à temps partiel (50 %). Ce taux est plus élevé que celui des seniors salariés de l’ensemble des professions libérales (42 %) recensées par l’OPML.

Dans les structures vétérinaires, 61 % de seniors exercent à temps partiel. C’est le pourcentage le plus élevé du secteur de la santé, suivi par celui des dentistes (55 %). Et c’est aussi dans cette catégorie que l’on note une forte proportion de femmes seniors cadres (53 %).

En termes de qualité de l’emploi, les plus de 50 ans seraient plutôt bien lotis. La plupart d’entre eux (95 %) bénéficient d’un CDI. L’écart est faible entre les différentes branches de la santé. Toutefois, les pharmaciens et les vétérinaires affichent davantage de CDD (7 % et 6 % respectivement) pour ces effectifs, durant les trois dernières années. Il y a fort à parier que le contexte économique défavorable participe à cette situation.

Des salaires inégaux à poste équivalent

Comme dans bien d’autres secteurs, celui de la santé n’échappe pas à l’inégalité des salaires, quelles que soient la catégorie professionnelle et la tranche d’âge. Le salaire annuel net moyen des femmes à temps plein est inférieur à celui des hommes pour la même durée de travail et la même fonction. Toutefois, les écarts sont moins importants pour les cadres et les employés – les femmes reçoivent en moyenne 85 % de la rémunération des hommes à temps plein – que pour les professions intermédiaires (dont le ratio hommes/femmes est de 78 %). Plus en détail, les hommes cadres supérieurs du secteur de la santé gagnent en moyenne un salaire annuel net de 38 003 €, versus 32 276 € chez les femmes pour la même durée de travail et la même catégorie professionnelle. Ce sont les femmes cadres supérieurs de moins de 30 ans qui souffrent le moins de cette inégalité. Le fait rassurant est que l’écart reste relativement stable pour les cadres, et qu’il diminue pour les employés après 40 ans.

Un accès à la formation peu homogène

L’OMPL pointe enfin les inégalités qui persistent en matière de formation continue, pour les diverses branches médicales. Sur ce point, les vétérinaires ne seraient pas à plaindre. Au cours des trois dernières années, près des deux tiers des cabinets et des cliniques ont utilisé leur plan de formation. Cela a permis à près de la moitié des salariés de structures vétérinaires d’en bénéficier. Ainsi, 5 652 salariés issus d’entreprises vétérinaires (de moins de dix salariés) ont été formés, sur la période comprise entre 2010 et 2012.

Ce n’est pas le cas des autres branches professionnelles. Globalement, moins d’une entreprise sur cinq a utilisé un plan de formation depuis 2010. Les cabinets médicaux sont ceux qui forment le moins leurs effectifs, selon l’OMPL, quel que soit le dispositif de formation choisi.

Alors que le contrat de professionnalisation est assez prisé dans le secteur de la santé (11 % de taux d’accès en moyenne), l’usage du droit individuel à la formation (DIF) reste variable selon la branche (7 % de taux d’accès en moyenne). Moins d’une entreprise sur dix y a recours. Est-il peu connu ou mal maîtrisé par les acteurs ? Force est de constater que les écarts restent pour l’instant importants entre les professions de santé. Ainsi, 46 % des structures vétérinaires utilisent le DIF, alors que seulement 2 % des cabinets médicaux et 7 % des cabinets dentaires y font appel. Si 29 % des salariés des cabinets vétérinaires en bénéficient, la professionnalisation est un dispositif encore faiblement utilisé. Seulement 6 % des salariés ont obtenu, ces trois dernières années, un tel contrat.

Globalement, l’OMPL décèle une forte inégalité d’accès à la formation par genre et par taille d’entreprise pour les effectifs du secteur de la santé. Bien entendu, les plus grandes structures (de plus de dix salariés) offrent le meilleur taux d’accès. Néanmoins, les femmes des plus petites entreprises sont plus nombreuses à bénéficier d’un plan de formation.

  • 1 Voir aussi le dossier de La Semaine Vétérinaire n° 1529 du 1er/3/2013 en page 21.

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