Gestion des crises sanitaires dans la filière équine - La Semaine Vétérinaire n° 1528 du 22/02/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1528 du 22/02/2013

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Marie-Noëlle Lemouland*, Pierre-Hugues Pitel**, Jérôme Pavie***, Marine Neveux****

Fonctions :
*praticienne à Landivisiau (Finistère).
**laboratoire Frank Duncombe, (Calvados).
***Institut de l’élevage. Conférences présentées lors de la journée références du 5 février 2013 à Paris.

    Gérer les pertes, mais aussi la rumeur

    Le foyer à HVE1 a été particulièrement lourd à gérer : il a duré plus de deux mois, a mis à l’arrêt la structure touchée et les mouvements d’équidés, a provoqué la mort de onze chevaux et généré des pertes financières conséquentes, sans compter l’impact psychologique. « Le Respe a assuré un soutien logistique, une prise en charge des analyses, la centralisation des informations », a précisé Pierre-Hugues Pitel (laboratoire Frank Duncombe). Il est en effet important de centraliser la communication sur ces foyers. Notre consœur Marie-Noëlle Lemouland a aussi mis en exergue l’intérêt de la précocité de leur détection : « L’ampleur du retentissement économique peut vraiment engendrer des répercussions ultérieures », parfois pas toujours rationnelles… La rumeur court vite, accompagnée de craintes infondées, mais qui peuvent rapidement vider un centre équestre : même si ce n’est pas le cas, certains cavaliers pensent en effet que ces maladies virales équines affectent aussi l’homme.

    L’épisode à HVE1 souligne en outre l’intérêt de vacciner les chevaux contre la rhinopneumonie. Si cela n’avait pas été fait, le nombre de cas et leur intensité auraient été bien plus marqués. « La vaccination doit être collective », a insisté Pierre-Hugues Pitel.

    Au final, un coût de 180 000 € pour les propriétaires de la structure du Finistère, dont plus de 140 000 € en autofinancement. Et encore, certains postes ont été minimisés : frais vétérinaires non facturés, perte de clientèle due aux déplacements et aux visites répétées sur le site, etc. « Le bilan est lourd, tant d’un point de vue sanitaire qu’économique, pour des structures qui pourraient ne pas s’en remettre », a témoigné Pierre-Hugues Pitel. Cela souligne aussi la nécessité de gérer la rumeur et de bénéficier d’un organe d’alerte et de diffusion d’une information vérifiée.

    Transmettre vite les consignes

    Plusieurs foyers de grippe, au printemps dernier, ont également nécessité une cellule de crise. Là aussi, la situation a duré plusieurs mois et le bilan est lourd, avec l’arrêt des mouvements de chevaux et même des inquiétudes de l’autre côté de la Manche à l’aube des jeux Olympiques. Dans ce contexte d’événement sanitaire, il faut pouvoir diffuser rapidement l’information (consignes et mesures de protection) vers tous les acteurs concernés. « L’objectif est de maîtriser la situation pour en limiter l’impact. »

    De l’approche de rente à la prévention

    Jérôme Pavie (Institut de l’élevage) a réalisé une approche des coûts générés sous trois angles. Cette enquête a permis de pointer certains écueils, et de faire des constats de terrain : « La qualité du colostrum est rarement vérifiée », a-t-il cité en exemple (moins d’un élevage sur dix). Or il s’agit d’une étape importante dans la protection immunitaire du poulain nouveau-né. « La dentisterie est quasiment absente dans les exploitations de chevaux de trait, comme la maréchalerie, qui y est plus rare que dans les structures de type pensions. »

    Au bilan, cela permet une classification des structures selon quatre approches (voir tableau) :

    – classe 1 : le cheval est considéré comme un animal de rente, ce qui induit une prise de risque acceptée ;

    – classe 2 : raisonnement également agricole de l’animal de rente, avec une volonté de conserver une autonomie ;

    – classes 3 et 4 : la pratique préventive se renforce, l’utilisation des protocoles est souvent significative.

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