À table !

Aujourd’hui, la qualité de l’alimentation est une thématique sociétale prioritaire pour les instances décisionnelles dans la plupart des pays industrialisés. La France n’y déroge pas, comme en témoignent les messages du ministère de la Santé : « Manger au moins cinq fruits et légumes et trois produits laitiers par jour, de la viande, du poisson ou des œufs une à deux fois par jour, limiter le sel, etc. ». Mais au-delà des allégations anti-malbouffe, la sécurité sanitaire des aliments prime.

En France, des systèmes de surveillance et de contrôle y veillent. Et notre profession, dite de services, joue un rôle fondamental en termes de santé publique¹.

Même si nous sommes très loin des scandales alimentaires chinois, soulignons que les toxi-infections alimentaires collectives (Tiac) ne sont pas si rares en France. En 2011, près de 10 000 personnes en ont fait les frais ! Ce qui nous amène à l’impact économique des Tiac : quels sont les coûts d’hospitalisation, d’arrêt de travail, pour les industries agro-alimentaires et les organismes de contrôle de l’État ? Quelques publications étrangères nous indiquent, par exemple, que leur coût aux États-Unis serait évalué à 152 milliards de dollars en dépenses de santé (hospitalisation, médicaments) pour 27 agents pathogènes incriminés (les pertes des industriels n’étant pas incluses)². Au Royaume-Uni, le coût total imputé aux seuls sérotypes Typhimurium et Enteritidis de Salmonella est estimé à 6,5 millions de livres³. Cette analyse inclut le coût de la maladie et des arrêts de travail. La plupart du temps, les conséquences économiques des Tiac ne sont pas calculées, notamment le rapport coût-bénéfice des mesures envisagées ou déjà appliquées pour les réduire. En France, comme en Europe, nous restons sur notre faim quant aux données (publiques) en termes d’économie de la santé !

• 1 Voir aussi le dossier en pages 27 à 32 de ce numéro.

• 2 The Lancet, vol. 375, 2010.

• 3 A.C. Santos et coll., 2011.