L’importance de la qualité des sols est démontrée

Les travaux sur la cinématique et la dynamique du pied sont directement appliqués à l’étude de l’influence des sols sur la locomotion. Ainsi, notre consœur Nathalie Crevier-Denoix (professeur à l’ENVA, unité 957 BPLC) a présenté les effets biomécaniques des pistes équestres et leur impact sur la sécurité et la performance du cheval.

L’entretien de la piste est également essentiel

Parmi les effets étudiés, il y a le type de piste, mais aussi son entretien, dans le cadre de paramètres similaires. Par exemple, le hersage réduit l’intensité des vibrations à basse fréquence, mais aussi à haute fréquence, peut-être les plus préjudiciables. Il diminue aussi d’un facteur deux à trois le choc de l’impact sur les membres antérieurs et postérieurs au trot.

De plus, l’état d’entretien de la piste a une forte influence sur la phase de freinage. Le hersage augmente ainsi sa durée : la distance de glissement du pied lors du freinage est accrue. La nature du sol a également une influence : les sables fibrés-huilés montrent une phase de freinage des antérieurs prolongée (essai réalisé à Grosbois) par rapport à un sable concassé. Cela joue sur la performance, car une décélération prolongée est en général liée à une durée accrue de la phase d’appui. Inversement, un freinage brutal sollicite davantage les articulations distales et moyennes.

L’effet de la sous-couche du sol peut aussi être évalué. C’est bien ce qu’il y a en dessous des 7 cm qui influence la force verticale et la vitesse maximales de mise en charge du pied. Et à vitesse égale, la foulée est plus grande sur une sous-couche plus ferme. Il convient donc de trouver un compromis entre la pathologie et la performance.

Au final, le choc de l’impact et les vibrations sont fortement discriminants entre les sols, mais reflètent l’état de la couche superficielle. La phase de freinage (arrêt et glissement du pied) conditionne la durée de l’appui, et a donc un effet sur la performance.