Deux vétérinaires sur cinq ont subi des actes de malveillance

Si 57 % des vétonautes qui ont répondu à notre sondage sur le site WK-Vet.fr n’ont jamais subi d’agression physique dans le cadre de leur exercice ou d’actes de vandalisme de leurs locaux, la question de la sécurité au travail est néanmoins une préoccupation pour les instances professionnelles. Au point que le ministère de l’Intérieur, en concertation avec les sept Ordres des professions médicales¹, a édité fin 2011 un guide destiné à la sécurité des professionnels de santé. Il est possible d’en extrapoler quelques conseils (de bon sens) à l’activité vétérinaire.

Le guide recommande tout d’abord de s’interroger sur les points de vulnérabilité de la structure (accès, isolement, travail exclusivement sur rendez-vous ou non, accessibilité de la recette, etc.). Il développe ensuite la protection des locaux : sécurisation des issues (porte blindée avec cornière antipinces, clés de sûreté, interphone, éclairage à l’épreuve du vandalisme), surveillance (caméras à l’entrée et en salle d’attente, téléalarme, vidéoprotection municipale), protection des matériels (instruments de chirurgie et ordonnanciers dans des rangements fermant à clé, marquage du matériel par des puces avec un système d’identification par fréquence radio, coffre-fort sécurisé, stock de produits convoités limité).

Cependant, les trois quarts des pharmacies ayant fait l’objet d’agressions en 2011 disposaient d’un système de protection (24 % d’une vidéosurveillance et 36,8 % d’un système de télésurveillance relié à une société de service)². La préfecture de police de Paris indique de son côté qu’obliger un cambrioleur à opérer en cinq minutes réduit les effractions de 80 %. Le guide préconise de ne pas mettre en salle d’attente et de consultation d’objets de valeur ou susceptibles de devenir des armes. Il propose enfin d’adopter un comportement sécuritaire : repérer une attitude suspecte, sensibiliser l’équipe aux règles de sécurité, identifier les interlocuteurs des forces de l’ordre, s’assurer que les locaux sont vides lors de la fermeture (les heures d’ouverture et de fermeture sont les moments les plus sensibles, indique la préfecture de police de Paris), fermer la salle de consultation quand elle est vide, mais qu’il y a du monde en salle d’attente, sécuriser la recette (proscrire toute manipulation d’argent devant la patientèle, ne pas conserver de grosses sommes et les transporter près du corps). Par ailleurs, il est possible de solliciter des gendarmes ou des policiers spécialement formés aux situations de délinquance, via une demande écrite à la préfecture. Ces référents-sûreté fournissent gratuitement des conseils, tant sur le plan législatif que matériel et humain, afin de prévenir le risque d’actes de malveillance. Et pour que l’Ordre dispose de statistiques fiables, les vétérinaires sont appelés à lui déclarer toute agression.

• 1 Les vétérinaires, non reconnus comme profession de santé, n’ont pas fait partie de cette collaboration.

• 2 Déclarations à l’Ordre des pharmaciens d’agressions des pharmaciens d’officine de France métropolitaine 2011.